La fonctionnalité « Community Help » de Facebook sera déclenchée en cas de crise. | Facebook

Facebook compte s’impliquer encore davantage dans la gestion de crise. Après avoir lancé, en 2014, le « safety check », qui permet à ses utilisateurs de rassurer leurs contacts en cas de crise, l’entreprise a annoncé mercredi 8 février le lancement de « community help ».

Cette nouvelle fonctionnalité permet aux internautes, quand le safety check est déclenché dans leur zone géographique, de proposer ou de chercher de l’aide : hébergement, transport, nourriture, mais aussi eau potable, affaires pour bébés ou même pour animaux… Si par exemple, après une catastrophe naturelle, une personne recherche un abri, elle pourra se rendre dans la catégorie « hébergement », et Facebook listera les personnes alentour proposant ce type d’aide, qu’elle pourra contacter directement.

Centralisation de l’entraide

Cette nouvelle fonctionnalité liée au safety check est donc un service de mise en relation. Depuis plusieurs années, en situation de crise, des internautes organisent déjà ce type d’entraide. Certains répertorient tous les tweets proposant ou demandant de l’aide et les rassemblent dans un tableur ou les géolocalisent sur une carte. D’autres créent des groupes Facebooks d’entraide. D’autres, encore, lancent des mots-clés sur Twitter, comme #PorteOuverte, grâce auquel, le soir du 13 novembre 2015, de nombreux Parisiens ont pu trouver refuge.

« Un excellent usage d’outils existants », reconnaît dans un billet de blog Preethi Chethan, qui a travaillé chez Facebook à la conception de community help. Mais « pas très efficace », selon elle. En cause, assure-t-elle, le fait que ces informations soient dispersées sur plusieurs plates-formes et nécessitent parfois l’implication d’une communauté pour tenir à jour certains documents. La solution réside donc, du point de vue de Facebook, dans la centralisation, sur sa propre plate-forme, de ce type d’initiative.

Pour certains types de crise

Le fait que ce réseau social rassemble pas moins de 1,8 milliard d’utilisateurs actifs est un argument de poids. Tout comme le succès du safety check, massivement utilisé par les internautes dans les périodes difficiles. Ce dernier fonctionne par notification, ce qui fait que n’importe quel utilisateur de Facebook présent dans une zone touchée par une crise est invité à signaler qu’il va bien. Désormais, il pourra aussi proposer ou demander de l’aide au même endroit.

Toutefois, si le safety check a fait ses preuves, il a aussi été l’objet de vives critiques, certains reprochant notamment à Facebook de l’activer pour certaines crises et pas d’autres, au point d’accuser parfois l’entreprise de racisme. Même si Facebook s’est depuis expliqué, il a néanmoins dû procéder à certains ajustements. Community Help pourrait aussi poser quelques problèmes, en mettant par exemple en relation une personne ayant besoin d’aide avec une autre personne mal intentionnée. Facebook précise déjà que cet outil ne sera accessible qu’aux plus de 18 ans, qu’il indiquera si les personnes ont des amis en commun, et qu’il invitera les utilisateurs à la vigilance, en leur conseillant par exemple d’effectuer les rencontres dans des lieux publics.

Dans un premier temps, la nouvelle fonctionnalité community help ne sera déclenchée que pour certains types de situation, précise Facebook dans un communiqué, citant les crises naturelles ou des « crises accidentelles », comme l’effondrement d’un immeuble ou l’incendie d’un bâtiment – mais pas les attentats. Ce dispositif ne sera effectif, « pour les premières semaines », qu’aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Inde et en Arabie saoudite. Avant d’être étendu, si tout se passe correctement, à d’autres pays.