Des manifestants opposés au décret anti-immigration de Donald Trump, devant la cour d’appel de San Francisco en Californie, le 7 février. | Elijah Nouvelage / AFP

MARDI 7 FÉVRIER

Etat de Washington vs. Trump : l’examen du décret anti-immigration du président par la cour d’appel de San Francisco en Californie, a débuté mardi 7 février. L’administration conteste la suspension du texte par juge fédéral de Seattle de son texte controversé fermant l’entrée des Etats-Unis aux citoyens de sept pays à majorité musulmane. Les trois magistrats qui examinent l’appel d’urgence ont commencé à 15 heures locales (minuit à Paris) à entendre les argumentaires des deux camps.

Après une heure d’audience au cours de laquelle l’avocat du département de la justice et de ceux des Etats de Washington et du Minnesota – dont la plainte a débouché sur l’ordre de suspension temporaire de l’application du décret – se sont exprimés, le tribunal a mis son jugement en délibéré. La session s’est terminée sans décision immédiate mais celle-ci devrait être prise « dans la semaine » selon un porte-parole de la cour.

« Que les choses soient claires, ce qui est en jeu ce [mardi], c’est la décision temporaire d’appliquer ou non le décret du président, en attendant que l’affaire soit jugée sur le fond », a rappelé le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer. Le tribunal n’examinait en effet que le blocage du texte par un juge de Seattle la semaine dernière, et non sa constitutionnalité, qui fait l’objet d’une plainte distincte. D’après August Flentje, conseiller spécial du département de la justice, cette décision « outrepasse le jugement du président sur le niveau de risque [terroriste] acceptable ».

Si l’appel du département de la justice n’aboutit pas, l’administration Trump devra se tourner vers la Cour suprême pour tenter de faire appliquer à nouveau sa mesure. « Je ne peux pas croire qu’il nous faille nous battre devant un tribunal pour assurer notre sécurité, pour assurer la sécurité de notre pays », a, de son côté, tempêté le président américain pendant une réception à Washington.

EN BREF

  • Donald Trump menace de « détruire » la carrière d’un sénateur du Texas

A l’occasion d’une rencontre avec les shérifs de plusieurs comtés à la Maison Blanche, le chef de l’Etat a offert de « détruire la carrière » d’un sénateur du Texas après qu’un des shérifs s'est plaint du législateur. Son grief : l’homme souhaite faire passer une loi réduisant les possibilités pour les forces de l’ordre de saisir de biens – l’argent, la drogue ou les propriétés – en vertu du principe de confiscation civile. Le sénateur désire simplement qu’une condamnation soit effective avant que le dispositif soit mis en place. « Est-ce que vous pouvez le croire », s’est indigné M. Trump.

  • Le président assure Erdogan du soutien de Washington à la Turquie

Donald Trump s’est par ailleurs entretenu mardi au téléphone avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. A cette occasion, il l’a assuré du soutien des Etats-Unis à « un partenaire stratégique et allié de l’OTAN ». Parlant « de leur engagement commun à combattre le terrorisme sous toutes ses formes », le chef de l’Etat américain a salué la contribution d’Ankara à la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique.

  • Betsy DeVos, ministre de l’éducation, confirmée grâce au vote du vice-président

Le Sénat américain a sauvé à une voix près, mardi, la nomination controversée de Betsy DeVos, une milliardaire républicaine favorable aux écoles privées, à la tête du ministère de l’éducation. Les sénateurs ont voté par 50 voix contre et 50 voix en sa faveur. C’est seulement grâce au vote du vice-président américain, Mike Pence, qu’elle a pu obtenir la majorité des suffrages. C’était la première fois qu’un vice-président votait pour une confirmation, comme la Constitution le lui permet en cas d’égalité.

LE TWEET DU JOUR

  • L’obstruction des démocrates en ligne de mire

La confirmation difficile de Mme DeVos et l’annonce par les démocrates qu’ils allaient poursuivre leur stratégie d’obstruction face à Jeff Sessions, sénateur de l’Alabama nommé à la justice, a irrité le président :

« C’est une honte que la totalité de mon cabinet ne soit pas encore en place, le délai le plus long dans l’histoire de notre pays. Obstruction par les démocrates ! »

LE CHIFFRE DU JOUR

2,77 millions…

… de téléspectateurs en moyenne la semaine du 30 janvier pour le « Late Show » de Stephen Colbert diffusé par la chaîne CBS. C’est la première fois depuis que l’humoriste a repris l’émission en 2015 qu’il dépasse son rival de NBC, Jimmy Fallon – même si son avance est encore faible. Le lien avec Trump ? Le premier a choisi de donner un ton résolument politique et anti-Trump à son émission, et notamment au monologue d’ouverture, quand le second reste consensuel, jusqu’à susciter la critique pour une interview complaisante du magnat de l’immobilier lors de la campagne.

NBC peut se féliciter, en revanche, du bon score de l’émission à sketch du samedi soir, le « Saturday Night Live », qui réalise ses meilleures audiences depuis vingt-deux ans grâce à ses parodies du président – mal vécues par ce dernier. Dernier fait d’arme du « SNL », le 4 février : l’imitation explosive du porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, par l’actrice Melissa McCarthy. « Amusant », a jugé l’intéressé, tout en jugeant que l’actrice pourrait « en faire moins ».

Sean Spicer Press Conference (Melissa McCarthy) - SNL
Durée : 08:07