Jean-François Carenco, en septembre 2016 à Paris. | Thomas Padilla / /MAXPPP

Qui sera le prochain préfet d’Ile-de-France ? Jean-François Carenco, qui occupe la fonction depuis le 4 mars 2015, doit être nommé, dans les prochains jours, par François Hollande président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Il succédera à Philippe de Ladoucette dont le mandat vient de s’achever. « J’ai sollicité cette nomination, confie M. Carenco, non parce que j’avais peur d’être viré au lendemain de la présidentielle, mais parce que je serai atteint dans un an par la limite d’âge de 65 ans pour les carrières préfectorales. » Le mandat à la tête de l’autorité indépendante chargée de l’accès aux marchés de l’énergie est de six ans.

Avant de signer le décret de nomination de M. Carenco, le président de la République devra avoir désigné son successeur, sans doute au prochain conseil des ministres. « Il n’y a rien de certain encore », s’obstinait à répondre, mercredi 8 février l’entourage du chef de l’Etat. Mais le choix de Michel Delpuech, préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes est qualifié de « possible » à l’Elysée. Ancien élève de l’Ecole nationale d’administration, M. Delpuech, est issu de la promotion Voltaire comme le chef de l’Etat.

A 64 ans, cette promotion serait pour lui un bâton de maréchal. M. Delpuech arrive au terme d’une carrière qui l’aura conduit à être notamment directeur du cabinet du préfet de police de Paris, Philippe Massoni, puis de son successeur Jean-Paul Proust, de 1999 à 2003 sous le quinquennat de Jacques Chirac. ll a été nommé préfet des Hauts-de-Seine en 2003 quand Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur, avant de devenir préfet de Corse en 2006.

M. Delpuech a été ensuite directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie au ministère de l’intérieur jusqu’en 2009. Ces fonctions successives sous les gouvernements de droite ne lui valent pas que des partisans dans les rangs de gauche.

Dossiers chauds

Du coup, même s’il fait figure de favori au sein de l’exécutif, d’autres noms circulent. Dont celui du préfet de police de Paris, Michel Cadot. « Ce choix serait étonnant, car Cadot réussit bien dans sa mission actuelle », avance toutefois un grand commis de l’Etat. Serait également sur les rangs l’actuel préfet des Pays de la Loire, Henri-Michel Comet.

M. Comet a été nommé à son poste à Nantes en 2014 sous le gouvernement de Manuel Valls après avoir été préfet de Midi-Pyrénées. A 60 ans, il a lui aussi effectué une partie de sa carrière dans des cabinets ministériels de droite. Chargé de mission auprès de Jacques Chirac premier ministre de 1984 à 1986, il fut directeur de cabinet adjoint de Dominique de Villepin au ministère de l’intérieur avec d’être conseiller auprès de lui à Matignon jusqu’en 2007. Dans la bataille d’influence autour du choix du préfet de la première région de France, M. Comet n’est pas dépourvu de relais auprès de l’Elysée.

Quel qu’il sera, le successeur de M. Carenco aura plusieurs dossiers chauds à gérer. A commencer par celui des réfugiés. « Parmi les plus grands souvenirs de mon passage en Ile-de-France, j’en citerai un, se souvient M. Carenco. Le 4 novembre [2016], lorsque j’ai dû, en une journée, reloger 4 000 migrants à la rue à Paris. On n’avait que 2 800 places et en deux heures on a réussi à en trouver 1 200 de plus », raconte-t-il. Sur les deux ans écoulés, M. Carenco a « un seul regret », dit-il : l’attitude « fermée » d’une partie des habitants du 16e parisien, à l’annonce de l’ouverture d’un centre pour sans-abri dans le bois de Boulogne. « J’ai le regret de ne pas avoir convaincu ces gens », soupire celui qui a été directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo ministre notamment de l’écologie et de… l’énergie, sous François Fillon.