L’Assemblée nationale rwandaise a adopté mercredi 8 février une loi visant à faire du swahili la quatrième langue officielle du pays. Le texte devra encore être soumis au Sénat avant d’être promulgué par le président Paul Kagame.

Il s’agit pour Kigali d’honorer un des engagements pris lors de son entrée en 2007 au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est, une organisation dont les trois fondateurs - Kenya, Ouganda et Tanzanie - utilisent le swahili comme langue officielle, aux côtés de l’anglais.

« [Adopter] le swahili comme langue officielle, c’est d’un côté nous acquitter d’une obligation en tant que pays membre, et d’un autre côté une façon d’accroître les bénéfices que le Rwanda peut tirer de l’intégration économique », a déclaré devant les députés la ministre des sports et de la culture, Julienne Iwacu, citée par New Times.

Le swahili sera intégré dans l’enseignement rwandais

Selon le quotidien pro-gouvernemental, le swahili va désormais être utilisé dans l’administration et figurer sur certains documents officiels. Un décret présidentiel déterminera par ailleurs les modalités d’intégration du swahili dans l’enseignement rwandais, comme requis par la Communauté d’Afrique de l’Est.

Avant le génocide rwandais de 1994, le swahili était parlé uniquement dans quelques zones urbaines du Rwanda. Seuls le kinyarwanda et le français avaient le statut de langue officielle.

Après le génocide, au retour d’anciens réfugiés et exilés, dont beaucoup avaient été accueillis dans des pays anglophones et swahilophones d’Afrique de l’Est, l’anglais s’est imposé comme troisième langue officielle tandis que le swahili a gagné en nombre de locuteurs.

Le Rwanda, administré par la Belgique jusqu’à l’indépendance, en 1962, reste membre de l’Organisation internationale de la Francophonie, même si la langue de Molière perd désormais du terrain face à l’anglais.

Appartenant au groupe des langues bantoues, le swahili est né des interactions entre les peuples d’Afrique orientale et des personnes venues d’Inde et du golfe Persique. Elle est la langue la plus parlée d’Afrique subsaharienne et est depuis 2004 une des langues officielles de l’Union africaine.