Donald Trump signant le décret interdisant le financement d’ONG internationales soutenant l’avortement, entouré exclusivement de collaborateurs, le 23 janvier 2017 à Washington (Etats-Unis) | SAUL LOEB / AFP

En réponse directe à la décision de Washington d’interdire d’allouer des fonds fédéraux aux ONG étrangères soutenant l’avortement, plusieurs pays européens organisent le 2 mars à Bruxelles une conférence internationale de donateurs, a annoncé la Suède jeudi 9 février.

Intitulée « She Decides » (« elle décide »), cette conférence est à l’initiative des ministres chargés de l’aide internationale de Suède, de Belgique, des Pays-Bas et du Danemark. Ces pays seront représentés et plusieurs ONG seront présentes.

« Initiative #SheDecides : avec les Pays-Bas, la Suède et le Danemark, la Belgique va accueillir la conférence internationale le 2 mars. »

La collecte de dons a démarré le 28 janvier sur le site de She Decides lorsque les Pays-Bas ont annoncé la création de ce fonds international participatif « pour offrir aux femmes dans les pays en voie de développement l’accès à de bonnes informations, à des moyens contraceptifs et à l’avortement », et ont apporté une première contribution de 10 millions d’euros. A l’occasion de la conférence du 2 mars, la Belgique a promis elle aussi d’allouer 10 millions d’euros à She Decides.

Manque à gagner de 600 millions d’euros

Annoncée sous la présidence du président républicain Ronald Reagan en 1984, la politique antiavortement remise en vigueur par Donald Trump prévoit que les fonds fédéraux d’aide internationale ne peuvent être alloués à des ONG étrangères qui pratiquent l’avortement ou militent pour rendre l’avortement légal. Le manque à gagner pour ces ONG est estimé à 600 millions d’euros, selon les Pays-Bas.

« Il est important que nous restions fermes et que nous expliquions que nous continuerons à défendre les droits des femmes », a déclaré la vice-première ministre suédoise, Isabella Lövin. La communauté internationale « ne reviendra pas des décennies en arrière » sur ces droits fondamentaux, a-t-elle dit. « L’information sur l’avortement participe à la prévention des grossesses précoces et permet aux jeunes filles d’aller à l’école », a souligné Mme Lövin.

La numéro deux du gouvernement suédois, également ministre de l’environnement et de l’aide au développement, avait publié la semaine dernière une photo d’elle signant un projet de loi sur le climat, entourée uniquement de collaboratrices.

Ce cliché faisait écho à une photographie de Donald Trump signant le 23 janvier un décret réduisant l’accès à l’avortement, sous les yeux de collaborateurs exclusivement masculins.