Les bureaux genevois de Mossack Fonseca, en Suisse, en juin 2016. | FABRICE COFFRINI / AFP

L’accès à 11 millions de fichiers provenant des archives du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca avait permis de dévoiler l’année dernière le scandale des « Panama papers ». Jeudi 9 février, c’est pour une autre affaire que les fondateurs du cabinet, Jürgen Mossack et Ramon Fonseca Mora, ont été arrêtés jeudi dans la capitale panaméenne et présentés au parquet, a annoncé Elias Solano, un des avocats de Mossack Fonseca.

Les deux associés ont été placés en détention provisoire au Panama dans le cadre du scandale de corruption Odebrecht, groupe de BTP brésilien. Le ministère public, qui les accuse de blanchiment de capitaux, a perquisitionné jeudi leur cabinet.

Selon le procureur Kenia Porcell, Mossack Fonseca est soupçonné d’être « une organisation criminelle qui se chargeait de cacher des actifs et des sommes d’argent à l’origine douteuse ». Le cabinet a également pour rôle, selon elle, « d’éliminer les preuves [contre] des personnes impliquées dans les activités illégales liées au cas “Lavage Express” ».

« Manque de preuves »

Déclenchée en 2014, cette opération a mis en lumière un système de corruption que les groupes brésiliens de bâtiment, dont Odebrecht, ont monté pour truquer les marchés de sous-traitance lucratifs de Petrobras. Ils sont soupçonnés d’avoir distribué des centaines de millions de dollars de pots-de-vin à des responsables politiques au Brésil et dans une dizaine de pays en Amérique latine.

Les accusations contre les deux associés sont rejetées par leur avocat, qui dénonce un « manque de preuves ». L’an dernier, Mossack Fonseca avait été au cœur du scandale des « Panama papers ». Ces documents ont mis au jour un vaste système d’évasion fiscale impliquant de hauts responsables politiques, des sportifs ou des milliardaires.