Quelque 2 600 caméras mobiles « avec déclenchement automatique » vont prochainement être déployées au bénéfice des policiers et gendarmes, a annoncé jeudi le ministre de l’intérieur Bruno Le Roux. | DENIS CHARLET / AFP

La mesure doit, selon Bruno Le Roux, « apaiser les interventions et faire en sorte de rassurer les forces de sécurité ». Quelque 2 600 caméras mobiles « avec déclenchement automatique » vont prochainement être mises à la disposition des policiers et gendarmes, a annoncé le ministre de l’intérieur jeudi 9 février.

« 2 000 caméras vont être déployées en police, 600 en gendarmerie, avec un déclenchement automatique », a-t-il déclaré au Sénat lors des questions au gouvernement, alors que le débat sur les rapports entre la police et la population, notamment dans les quartiers, a été relancé par la violente interpellation dont a fait l’objet un jeune homme, Théo L., à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) la semaine dernière.

Police et gendarmerie ont déjà entre leurs mains ces caméras, mais leur expérimentation va comprendre désormais un déclenchement obligatoire, a précisé la place Beauvau.

« Niveau de sécurité supplémentaire »

M. Le Roux a affirmé que le dispositif des caméras mobiles, ou caméras-piétons, était « bien plus opérationnel qu’un récépissé, qui entrainera[it] une forme de lourdeur ». « Sommes-nous prêts demain à faire dans notre pays un fichier des personnes contrôlées dans nos quartiers ? Moi je ne m’y résous pas », a argumenté le ministre, comparant la mise en œuvre du récépissé à une « chimère ».

D’après lui, le « déclenchement automatique » dont seront dotées ces caméras et « qui va être celui prévu dans le cadre de la loi égalité et citoyenneté […] va apporter un niveau de sécurité supplémentaire dans les contrôles d’identité et les interventions qui se passeront dans nos quartiers ».

Vers une généralisation du dispositif

Ces « caméras-piétons » ont été lancées à titre expérimental par la police et la gendarmerie après la création des zones de sécurité prioritaire (ZSP). La direction générale de la police nationale avait salué « leur effet modérateur, unanimement constaté par les fonctionnaires ».

Manuel Valls, alors premier ministre, avait annoncé en octobre 2015 la généralisation en cinq ans de ce dispositif, qui vise à « jouer un rôle dissuasif dans la montée des tensions et aider à prévenir le passage à l’acte violent ».

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