Marine Le Pen, le 9 février, sur le plateau de France 2. | THOMAS SAMSON / AFP

Qualita, une organisation qui fédère des associations et des communautés francophones en Israël, a dénoncé vendredi 10 février les propos tenus la veille par Marine Le Pen. Jeudi 9 février, lors de « L’Emission politique » de France 2, la dirigeante du Front national s’était déclarée « contre la double nationalité extra-européenne ».

Interrogée sur la double nationalité franco-israélienne, la présidente du parti d’extrême droite avait déclaré : « Israël n’est pas un pays européen, et je crois d’ailleurs qu’Israël accepte de le dire et de le penser. »

« Cela ne veut pas dire d’ailleurs que [si les binationaux] ne choisissent pas la nationalité française, ils devront partir de France, la France a parfaitement la possibilité d’accueillir sur son sol, y compris pour un temps long, des gens qui sont étrangers, qui gardent la nationalité étrangère », a dit également Mme Le Pen.

« Une étape supplémentaire »

Ariel Kandel, dirigeant de Qualita, qui chapeaute une vingtaine d’organisations francophones en Israël, a déclaré à l’AFP que ces « propos » étaient « inacceptables pour les juifs de France ».

« Ils marquent une étape supplémentaire dans la volonté de Marine Le Pen de détruire l’identité des juifs de France qui est liée à la fois au judaïsme et à leurs relations avec Israël.
La perspective que les juifs ne puissent plus à l’avenir jouir de manière apaisée de leur identité à la fois juive et sioniste est de plus inquiétante. »

Egalement contactés par l’AFP, les porte-parole du ministère des affaires étrangères israélien et de l’Agence juive (organisme paragouvernemental chargé de l’immigration en Israël) n’ont pas réagi vendredi après-midi aux déclarations de Mme Le Pen.

Les médias israéliens se sont contentés de rapporter ses propos, tout en rappelant que la candidate d’extrême droite s’est déclarée récemment partisane de l’interdiction de la kippa, que portent les juifs religieux dans l’espace public.

La politique officielle israélienne, « strictement observée depuis de longues années », a réaffirmé le mois dernier un responsable, est de n’avoir aucun contact avec le FN, accusé d’antisémitisme en raison de « son passé, son idéologie ».

Cette mise au point avait été faite à la fin janvier, à la suite de la visite en Israël du numéro trois frontiste, Nicolas Bay.