Nouvel épisode du « Dieselgate » : PSA (Peugeot, Citroën et DS) est devenu hier le quatrième groupe automobile à encourir des sanctions judiciaires en France pour les émissions de certains moteurs diesel. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a transmis les conclusions de son enquête au parquet de Versailles, selon le ministère de l’économie. Répétant que ses véhicules n’étaient pas équipés de dispositif de triche, le groupe s’est dit « surpris » de cette décision et a assuré dans un communiqué qu’il « fera[it] valoir ses arguments pour éviter tout amalgame et défendre ses intérêts ». En début de semaine, la DGCCRF a transmis à la justice le dossier de Fiat Chrysler. Le 12 janvier, une information judiciaire a été ouverte à l’encontre de Renault pour « tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués », avec circonstance aggravante. Cependant, aucune provision n’a été passée dans ses comptes 2016 pour faire face aux éventuelles conséquences financières de cette affaire, annonce aujourd’hui la marque au losange.

Premier à être épinglé, Volkswagen (VW) a déjà déboursé plus de 20 milliards d’euros. Le géant allemand est poursuivi pour « tromperie aggravée » depuis février 2016. Il avait reconnu en septembre 2015 avoir équipé 11 millions de ses véhicules diesel à travers le monde d’un logiciel destiné à tromper les contrôles antipollution. Le scandale prend d’ailleurs des allures de vendetta. Le conseil de surveillance a nié en bloc mercredi soir le témoignage d’une figure centrale du groupe, Ferdinand Piëch, devant la justice allemande. Ce dernier a déclaré que l’ex-PDG Martin Winterkorn ainsi que certains membres du conseil de surveillance étaient au courant de la fraude. Pour éviter que l’affaire VW ne se répète, la Commission européenne a proposé une refonte des règles d’immatriculation et des tests de conformité. Un projet de loi a reçu hier l’aval de la commission du marché intérieur du Parlement, prélude d’un vote en séance plénière. L’UE se prépare à sévir contre les Etats peu regardants.