D’un côté, il est l’adversaire vénéré, contre lequel mesurer sa force. De l’autre, le Teddy bear, mignonne peluche qui partage le lit des enfants. A la fois féroce et innocent : deux images contradictoires collent à la peau de l’ours.

Déconstruire ces deux mythes et penser les enjeux de la cohabitation entre l’humain et le plantigrade, telle est la mission que se donne le dernier numéro de la revue Billebaude, sorti à l’automne 2016 et consacré au célèbre mammifère. Un passionnant et très bel objet, à la maquette parfaitement léchée.

Ce magazine semestriel, créé en 2012 et produit par les éditions Glénat et la Fondation François-Sommer – qui gère le Musée de la chasse et de la nature à Paris –, se veut un mook sur nos usages et nos représentations de la nature, au croisement de l’art, de la recherche et du terrain.

Réflexion et témoignages

Mêlant réflexion et témoignages, il fait appel à des chercheurs en sciences du vivant, des philosophes, des historiens ou des anthropologues, mais aussi des agriculteurs, desforestiers, des chasseurs et des naturalistes. Leurs récits, denses, sont illustrés par des gravures, des photographies et des œuvres d’art contemporain, respirations nécessaires autant qu’informations à part entière.

Enfin, chaque publication est accompagnée d’un cycle de conférences, qui prolongent les débats et les réflexions sur le vivant. « Nous nous intéressons à des animaux ou des espaces qui cristallisent la complexité de nos relations à la nature. Plutôt que de l’idéaliser, nous cherchons à la questionner avec de nouvelles idées, à faire émerger des paradoxes, explique Anne Miche de Malleray, la directrice de collection. L’idée, au final, est de défendre la cohabitation, le fait qu’un monde sans autre vivant n’est pas souhaitable. »

Billebaude, tiré à 2 500 exemplaires, a consacré ses précédentes explorations au loup, au lapin, à la forêt, au climat ou encore à la ruralité. Le prochain numéro de cette revue semestrielle, qui sortira en juin, se propose de « Suivre la piste animale ». Une revue dont il ne faut pas perdre la trace.

Le numéro 9 de la revue « Billebaude » est consacré à l’ours. | EDITIONS GLÉNAT/FONDATION FRANÇOIS-SOMMER

« Billebaude n° 9 : l’ours », d’Anne Miche de Malleray. Editions Glénat et Fondation François-Sommer. 19,90 euros. www.chassenature.org/decouverte/revue-billebaude