Le président américain Donald Trump, son épouse Melania, le premier ministre japonais Shinzo Abe et sa femme Akie sortent de l’avion présidentiel Air Force One à Palm Beach, en Floride, le 10 février 2017. | JOE RAEDLE / AFP

VENDREDI 10 FÉVRIER

Au lendemain du nouveau camouflet juridique qu’il s’est vu infliger, Donald Trump a affirmé vendredi 10 février qu’il envisageait plusieurs options, dont la présentation d’un « nouveau » texte, pour relancer son décret anti-immigration, dont une cour d’appel de San Francisco a maintenu la suspension.

« L’aspect malheureux c’est que ça prend du temps statutairement, mais nous gagnerons cette bataille. Nous avons aussi beaucoup d’autres options, y compris présenter simplement un tout nouveau décret », a déclaré le président américain aux journalistes présents à bord de l’avion présidentiel qui l’emmenait en Floride. Il a précisé qu’il n’y aurait pas de nouvelle mesure avant la semaine prochaine, « peut-être lundi ou mardi ». Toutefois, selon des responsables américains, l’option de saisir à nouveau la justice, y compris la Cour suprême, plus haute instance judiciaire du pays, n’est pas abandonnée. « Nous gardons la porte ouverte à toutes les options », ont-ils déclaré.

LE TWEET DU JOUR

  • Les « fake news » du « New York Times »

M. Trump lit-il avant de crier aux « fake news » (fausses informations) ? Coutumier des invectives contre les médias, le milliardaire s’en est de nouveau pris au New York Times sur Twitter, après une publication relatant ses discussions avec son homologue chinois Xi Jinping. « Le défaillant New York Times publie un papier de FAUSSES INFORMATIONS majeur sur la Chine disant que “Mr. Xi n’a pas parlé à M. Trump depuis novembre 2014.” Nous avons parlé longuement hier ! », a-t-il rectifié sur le réseau social.

La citation qu’il a choisie est extraite d’un article paru jeudi. « Le président Trump a déclaré jeudi soir au président chinois Xi Jinping que les Etats-Unis honoreraient la politique de “la Chine unique” », est-il écrit en attaque. « Mr. Xi (...) n’avait pas parlé à Mr. Trump depuis novembre 2014, la semaine après son élection », peut-on ensuite lire au troisième paragraphe. « N’avait pas », donc, et non pas « n’a pas parlé », comme le relaie par le président américain.

EN BREF

  • A Palm Beach avec Shinzo Abe

Pour leur première rencontre à Washington, le locataire de la Maison Blanche et le premier ministre japonais Shinzo Abe ont loué la force des liens entre les Etats-Unis et le Japon. Très loin de ses propos de campagne au cours de laquelle il avait évoqué une remise en cause de l’engagement militaire des Etats-Unis dans la région, M. Trump a adopté un ton très conciliant, soulignant que l’alliance entre les deux anciens pays ennemis était « la pierre angulaire de la paix et de la stabilité dans la région du Pacifique ».

Les deux hommes ont aussi mis en scène leur « amitié ». Premier dirigeant étranger à avoir rencontré le magnat de l’immobilier après son élection, M. Abe a multiplié les commentaires flatteurs, qualifiant son partenaire d’« excellent homme d’affaires ». « Nous avons une très très bonne alchimie », a répondu, en évoquant leur « amitié », le chef d’Etat américain. Ce dernier s’est par ailleurs fendu d’un tweet dans lequel il appelle le chef de gouvernement uniquement par son prénom, « Shinzo ».

Mais c’est surtout leur poignée de main qui a retenu l’attention des réseaux sociaux, les internautes relevant sa longueur (19 secondes). Ils ont ensuite rejoint à bord de l’Air Force One et en présence de leurs femmes Melania Trump et Akie Abe, la luxueuse résidence de M. Trump à Palm Beach pour un week-end de golf.

  • Mise en garde adressée au président iranien

Le républicain a en revanche adopté un tout autre ton à l’égard du président iranien. S’exprimant là aussi auprès de reporters qui l’accompagnaient lors de son vol, il a prévenu Hassan Rohani qu’il « ferait mieux de faire attention » quand il s’exprime. « Il faut parler au peuple iranien avec respect. Quiconque utilise le langage de la menace, le peuple iranien le lui fera regretter », avait affirmé celui-ci quelques heures auparavant, lors du 38e anniversaire de la révolution islamique de 1979, qui réunissait des centaines de milliers de personnes à Téhéran.

  • Sa nouvelle ministre de l’éducation refoulée d’une école

Betsy DeVos, la nouvelle et controversée ministre américaine de l’éducation, s’est vu empêchée d’entrer dans une école publique de Washington pour sa première visite sur le terrain. Des manifestants, furieux de sa nomination, ont bloqué le passage de l’héritière milliardaire, fervente partisane de la politique des « vouchers » (coupons) qui consiste à financer certaines écoles privées sur des fonds publics. Elle a finalement réussi à entrer dans l’établissement par une porte dérobée.

  • Le représentant républicain Tom Price devient secrétaire à la santé

L’élu de Géorgie Tom Price, un chirurgien orthopédique, a été confirmé par 52 voix contre 47 au Sénat, puis il a prêté serment. Sa principale mission : revenir sur l’Affordable Care Act, ou « Obamacare », la réforme de l’assurance-santé portée par le précédent président.