Kristina Mladenovic, le 12 novembre 2016, lors de la finale de la Fed Cup perdue face à la République tchèque. | PATRICK HERTZOG / AFP

26 juillet 1998 : la France s’incline en demi-finale de la Fed Cup en Suisse, et le capitaine Yannick Noah quitte le banc des Bleues. 11 février 2017 : Yannick Noah reprend place sur le banc des Bleues, et c’est en Suisse qu’ont lieu les retrouvailles.

Dix-neuf après la lourde défaite à Sion (5-0), Noah est de retour à la tête de l’équipe de France féminine, qui dispute le premier tour de la Fed Cup à Genève, samedi et dimanche. L’occasion pour lui d’enfiler sa seconde casquette de capitaine, puisqu’il portait celle de l’équipe de France masculine le week-end dernier à Tokyo, où les Bleus ont éliminé le Japon au premier tour de la Coupe Davis (4-1).

Comme leurs homologues masculins, les Françaises entament l’aventure sans leur n°1. Mais si Gaël Monfils avait été écarté par le capitaine pour le week-end nippon, Caroline Garcia, 25e joueuse mondiale, a pris la décision toute seule, comme une grande. Noah, successeur d’Amélie Mauresmo au poste, avait été choisi pour sa capacité à rassembler et emmener toutes les énergies dans son sillage. Manifestement, son charisme est moins fort que l’égoïsme de joueuses qui choisissent de privilégier leur carrière individuelle – position également adoptée par Océane Dodin, 67e mondiale.

« Celles qui sont là sont motivées », assure « Cap’tain Yann », qui ambitionne tout de même faire changer d’avis les absentes pour la suite de la compétition, estimant qu’« on peut jouer toute l’année des tournois individuels et faire un, deux ou trois week-ends, si on est en finale, pour l’équipe de France, et ça peut être bénéfique pour tout le monde ». En attendant, explique-t-il, « on se prépare à un match difficile, on n’est pas favori mais on est excité de se retrouver. Les Suisses sont fortes mais ce serait bien de commencer par une petite surprise. »

Noah espère « massacrer » Hingis

L’équipe féminine de Suisse, ça n’est peut-être pas Federer et Wawrinka, mais c’est quand même pas mal, entre Timea Bacsinszky (27 ans), n°16 mondiale et demi-finaliste de Roland-Garros 2015, la jeune (19 ans) Belinda Bencic, tombée au 81e rang pour cause de blessures à répétition après avoir été 7e l’an passé, et la vieille (36 ans) Martina Hingis, décidément increvable – elle était déjà de la partie il y a dix-neuf ans –, qui réussit une belle fin de carrière exclusivement consacrée au double.

En face, Kristina Mladenovic (31e) et Alizé Cornet (43e), accompagnées de Pauline Parmentier (64e) et de la néophyte Amandine Hesse (210e), auront leur mot à dire. La première est en pleine confiance après sa victoire à Saint-Pétersbourg dimanche, son premier titre sur le circuit principal.

Alizé Cornet ouvrira le bal, samedi à 14 heures, face à Timea Bacsinszky, avant que Kristina Mladenovic n’affronte sa « meilleure amie » Belinda Bencic dans la foulée. « Kiki » sera la première à entrer sur le court le lendemain, à 13 heures, face à Bacsinszky. Si nécessaire, Cornet sera ensuite opposée à Bencic. Et si aucune des deux équipes n’a atteint encore 3 points, alors aura lieu le double décisif, qui permettra éventuellement à Yannick Noah d’assouvir sa soif de vengeance datant du siècle dernier face à Hingis : « En 1998, elle était n°1 mondiale et on s’était pris une raclée. Là, j’espère qu’on va la massacrer », rigole-t-il.

Si le massacre se déroule bien, les Bleues, finalistes malheureuses l’an dernier, retrouveront en avril la Biélorussie ou les Pays-Bas au second tour, c’est-à-dire en demi-finale de cette compétition où les tenniswomen doivent passer encore moins de tours que les footballeurs en Coupe de la Ligue pour gagner le trophée. Les deux autres premiers tours / quarts de finale opposent l’Allemagne aux Etats-Unis, et la République tchèque, tenante du titre, à l’Espagne.