Les Suisses votent, dimanche 12 février, pour dire s’ils veulent simplifier la procédure de naturalisation des petits-enfants d’immigrés. | © Denis Balibouse / Reuters / REUTERS

Les Suisses sont appelés à voter dimanche 12 février pour dire s’ils veulent simplifier la procédure de naturalisation des petits-enfants d’immigrés.

Le projet du gouvernement vise à accélérer la procédure d’attribution de la nationalité suisse aux petits-enfants d’immigrés, mais elle exclut toute acquisition automatique de la nationalité. Pour que cet arrêté fédéral soit adopté, il faut qu’il soit voté par la majorité des votants et la majorité des 26 cantons composant le pays.

La droite populiste craint « l’augmentation massive du nombre de musulmans  »

Environ 25 000 petits-enfants d’immigrés, en majorité originaires d’Italie, mais aussi de Turquie et des Balkans, pourraient dans l’immédiat bénéficier de cette procédure simplifiée dans un pays qui compte environ 8 millions habitants. Au cours des dix prochaines années, quelque 2 300 jeunes seraient aussi concernés, selon le gouvernement.

Une majorité du Parlement soutient le projet. Mais des élus de l’UDC (Union démocratique du centre, droite populiste) ont mis en garde les Suisses contre « la surpopulation étrangère et l’augmentation massive notamment du nombre de musulmans ». Ce parti conservateur dispose du plus grand nombre de députés à la Chambre basse.

« Dans une, dans deux générations, qui seront-ils, ces étrangers de la 3ème génération? Ils ne seront plus guère Italiens, ni Espagnols, ni Portugais », a expliqué le député UDC Jean-Luc Addor, également co-président du comité contre la naturalisation forcée. Ce comité a collé devant les gares et les endroits fréquentés des villes une affiche montrant une femme vêtue du niqab (voile intégral qui ne laisse voir que les yeux) avec ce slogan: « Naturalisations incontrôlées? NON ».

« Leur patrie est la Suisse »

Pour le gouvernement, « ces jeunes étrangers ont passé toute leur vie en Suisse et doivent donc pouvoir acquérir plus facilement la nationalité »: « leur patrie est la Suisse ».

Selon le dernier sondage publié le 1er février par l’institut gfs.bern, le « oui » l’emporterait à 66%, contre 31% de « non », avec 3% d’indécis. Un autre sondage publié le même jour par le groupe de presse Tamedia donne le « oui » vainqueur à 55%, contre 44% de refus.

Toutefois, les surprises électorales ne sont jamais exclues en Suisse. En 2009, les sondages avaient échoué à prédire l’acceptation de la proposition de l’UDC d’interdire la construction de minarets en Suisse.