Pour la première fois depuis l’adoption d’une loi antiterroriste visant spécifiquement les combattants djihadistes, un homme a été déchu de sa nationalité australienne, ont annoncé les autorités, dimanche 12 février. Ce dernier est accusé d’être membre de l’organisation Etat islamique (EI). Un porte-parole du ministère de l’immigration a refusé de dévoiler son identité.

Samedi, le quotidien The Australian rapportait que l’individu en question était Khaled Sharrouf. Possédant aussi la nationalité libanaise, d’après le journal, il avait suscité l’horreur en 2014 en postant sur Twitter une photo sur laquelle son fils de 7 ans, coiffé d’une casquette de baseball, exhibait la tête d’un soldat syrien décapité à Rakka, ville du centre de la Syrie située dans la vallée de l’Euphrate et bastion de l’EI.

Le sort de ses enfants inconnu

M. Sharrouf, vraisemblablement âgé de 35 ans, avait quitté l’Australie en 2013 à destination de la Syrie. Son épouse Tara Nettleton et leurs cinq enfants l’avaient rejoint en 2014. Cette dernière est vraisemblablement morte l’an dernier, et on pensait que son mari avait, lui aussi, été tué par un drone. Mais certains médias ont émis des doutes sur ce décès. Le sort de leurs cinq enfants est inconnu.

L’Australie redoute le retour sur son territoire de dizaines de djihadistes partis ces dernières années combattre dans les rangs de l’Etat islamique en Syrie et en Irak. Canberra a multiplié les lois antiterroristes depuis que le niveau d’alerte a été relevé en septembre 2014. Les autorités pensent que 110 Australiens sont partis faire le djihad. Une soixantaine aurait trouvé la mort.