La France en a une nouvelle fois appelé, mardi 14 février, au Conseil de sécurité de l’ONU au lendemain de la publication d’un rapport d’Human Rights Watch (HRW) imputant aux forces gouvernementales syriennes huit attaques chimiques coordonnées lors de la bataille d’Alep.

Paris, qui soutient l’opposition modérée dans le conflit syrien qui a fait plus de 300 000 morts en près de six ans, pousse depuis trois ans en faveur de l’adoption de sanctions contre l’utilisation d’armes chimiques en Syrie.

« La France a pris connaissance avec préoccupation du contenu du rapport », a dit un porte-parole du ministère français des affaires étrangères. « Si ces informations étaient confirmées, elles constitueraient une nouvelle preuve que le régime de Damas ne se conforme toujours pas à ses obligations internationales et qu’il agit en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », a-t-il ajouté.

« Il revient au Conseil de sécurité des Nations unies d’agir », a-t-il poursuivi, précisant que la France discutait avec ses partenaires du Conseil « afin d’adopter une résolution sanctionnant les responsables de ces attaques »« L’emploi d’armes de destruction massive constitue un crime de guerre et une menace à la paix », a-t-il souligné. « L’impunité n’est pas une option. »

Du chlore répandu dans des zones résidentielles

Selon le rapport de HRW publié lundi, des hélicoptères des forces gouvernementales ont répandu du chlore dans des zones résidentielles des quartiers contrôlés par l’opposition à Alep à au moins huit reprises entre le 17 novembre et le 13 décembre 2016. Au moins neuf civils, dont quatre enfants, ont été tués dans ces attaques, et quelque 200 autres personnes ont été blessées.

Le gouvernement syrien est dans le collimateur de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU, qui ont mis en place en 2015 un mécanisme d’enquête conjoint (JIM) sur l’utilisation d’armes chimiques.

Une première enquête a conclu à l’emploi de bombes à gaz chloré contre des civils en 2014 et 2015 par les forces de Bachar Al-Assad, des accusations rejetées par le régime. Elle a également pointé la responsabilité de l’Etat islamique (EI) dans l’utilisation du gaz moutarde en août 2015 contre la ville de Marea, au nord d’Alep.