Sciences po Rennes fait partie des sept instituts d’études politiques qui organisent un concours commun d’entrée, et ont décidé d’ouvrir des sites d’examen à l’étranger. | Comodus via Wikimedia

Soucieuses de recruter des élèves étrangers et d’accroître leur rayonnement international, certaines écoles ont choisi d’employer les grands moyens et de « délocaliser » leur concours hors de l’Hexagone.

Piloté par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris-Ile-de France, un consortium de cinq écoles de management (HEC, ESCP Europe, Audencia, EM Lyon et Skema Business School) propose ainsi le ­concours « Service des admissions internationales ». Celui-ci comprend trois étapes : l’examen du dossier du candidat, un test écrit d’aptitudes de type Graduate Management Admission Test – GMAT, un test standardisé en anglais, au besoin ­assorti d’un test de langue – et un entretien organisé dans l’un des soixante-dix centres répartis dans une trentaine de pays. Libre ensuite à chaque école de mettre en place son propre jury, avec ses critères d’admission spécifiques.

« Un dispositif coûteux »

De leur côté, six écoles de la banque d’épreuves Passerelle ont créé le concours Passworld, qui se déroule dans une demi-douzaine de pays. Celui-ci est constitué d’épreuves écrites ­« allégées », avec des équivalences – notamment pour l’anglais. Les oraux sont organisés depuis la métropole. Le concours s’appuie sur les centres Campus France, chargés notamment de valider les épreuves et de s’assurer que les candidats disposent d’un visa. Les six écoles recrutent ainsi quelque 350 élèves par an, qui entrent en deuxième ­année. « C’est un dispositif coûteux, d’autant que nous devons rémunérer des responsables de zone et des agents recruteurs, ­indique Jean-Guy Bernard, président de la banque d’épreuves et directeur de l’école de management EM Normandie. Mais Passworld nous permet d’attirer des étudiants qui ne viendraient pas chez nous autrement. » Les mêmes six écoles viennent d’ailleurs d’adopter une formule identique pour leur ­bachelor.

Quant aux sept Instituts d’études politiques (IEP) de région qui font concours commun, ils ont eux aussi décidé d’exporter leurs épreuves. Ils utilisent pour cela quatre centres installés dans des lycées français, à Bangkok (Thaïlande), Bogota ­(Colombie), Casablanca (Maroc) et Shanghaï (Chine).

Dans la même logique de promotion du modèle des grandes écoles à l’étranger, l’Association des professeurs de classes préparatoires économiques et commerciales (Aphec) envisage d’ouvrir des prépas dans plusieurs pays : aux Etats-Unis (à Raleigh en Caroline du Nord, et sur la côte Est) avec Skema Business School et l’université de ­Columbia, au ­Sénégal (à Dakar) avec Kedge Business School, et à Londres avec deux lycées privés français. Une ouverture en Iran serait également à l’étude.