Le président syrien Bashar Al-Assad lors d’une interview. Cliché diffusé par l’agence Sana, le 10 février 2017. | © Agencja Gazeta / Reuters / REUTERS

La prochaine étape, « ce pourrait être Idlib, ce pourrait être Rakka, ce pourrait être n’importe où ». Après avoir repris Alep il y a deux mois, les troupes de Bachar Al-Assad n’ont pour l’instant pas déterminé de nouvelle cible, affirme le président syrien dans une interview accordée à Europe 1 et TF1 publiée jeudi 16 février.

A la question « après la chute d’Alep, peut-on dire que vous avez gagné la guerre ? », M. Assad répond, en anglais, selon la traduction fournie par Europe 1 :

« Je ne crois pas que l’on peut parler d’avoir gagné la guerre avant d’avoir battu les terroristes partout en Syrie. Il s’agit seulement d’un pas important sur le chemin qui va nous conduire à battre et éliminer le terrorisme dans notre pays, mais je pense que ce sera un long chemin ». 

Rakka n’est pas la priorité

Rakka, bastion de l’organisation Etat islamique (EI) d’où des attaques djihadistes en France auraient été préparées, n’est pas une cible prioritaire pour Damas, affirme le président syrien. « Encore une fois, ces attaques n’ont pas nécessairement été préparées à Rakka. Rakka n’est qu’un symbole de Daesh », assure-t-il.

M. Assad fait valoir que « les priorités sont partout » et qu’« il y a une présence de Daesh près de Damas (…). Ils sont à Palmyre en ce moment et dans la partie Est de la Syrie (…). Pour nous, tout compte : Rakka, Palmyre, Idlib, tout compte ! », insiste-t-il.

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Rakka, « capitale » autoproclamée des djihadistes, est cependant le prochain objectif de la coalition militaire internationale menée par les Etats-Unis. Une alliance arabo-kurde soutenue par la coalition, les Forces démocratiques syriennes, a commencé l’offensive en avançant vers la ville depuis le nord.

Rejet des accusations de torture

Le président syrien dément par ailleurs une nouvelle fois que son régime pratique la torture et rejette les récentes accusations d’Amnesty International sur des exécutions et atrocités perpétrées dans une prison près de Damas. Amnesty accuse le régime d’avoir pendu 13 000 personnes entre 2011 et 2015 dans la prison de Saydnaya.

« Nous avons toutes les informations qu’il nous faut. Donc nous ne recourons pas à la torture. Ça ne fait pas partie de notre politique », affirme-t-il. Le régime syrien a été mis en cause à plusieurs reprises pour de multiples cas de tortures et exécutions sommaires dans les prisons ou sièges des services de renseignement.

Concernant les négociations internationales sur la Syrie, sur ce conflit qui a fait plus de 310 000 morts et poussé à la fuite plus de 10 millions de personnes, il estime que les pays occidentaux « se sont isolés » en soutenant des « groupes représentant le terrorisme contre le gouvernement ».

Pourquoi Alep est-elle finalement tombée ?
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