Manifestation d’éleveurs français contre Lactalis, le 23 août 2016, à Laval. | STEPHANE MAHE / REUTERS

Les cinq producteurs de lait de Maine-et-Loire, évincés par Lactalis en janvier pour avoir critiqué le géant laitier dans une enquête diffusée sur France 2 en octobre 2016, ont retrouvé une laiterie, l’entreprise LSDH. Elle collectera dès l’été prochain le lait des cinq éleveurs par l’intermédiaire d’un sous-traitant.

« Dans les jours qui ont suivi [l’annonce de la rupture de contrat], la laiterie LSDH avait dit être prête à nous tendre la main, mais elle n’avait pas de marque en propre. C’est par l’intermédiaire de Nicolas Chabanne [à l’origine de la marque élaborée par les consommateurs C’est qui le patron] que nous avons trouvé un accord », précise le porte-parole des éleveurs, Régis Mainguy.

Cahier des charges

Le cahier des charges de cette marque, lancée en septembre, a été défini par des consommateurs et fixe notamment une rémunération des éleveurs supérieure à celle pratiquée par Lactalis. Depuis l’annonce par Lactalis qu’il renouvellerait pas le contrat des cinq éleveurs, « les consommateurs nous ont envoyé des dizaines de messages nous demandant de leur proposer un contrat », fait savoir M. Chabanne.

Pour son lancement, la marque avait noué un partenariat avec LSDH, laiterie installée dans le Loiret, qui collecte le lait de 51 éleveurs, des petites exploitations familiales en difficulté, rassemblées en coopérative dans le département de l’Ain.

Dans son enquête, diffusée dans l’émission Envoyé spécial, France 2 mettait en cause le groupe et son président Emmanuel Besnier. Les cinq éleveurs du Maine-et-Loire y critiquaient notamment les prix pratiqués et les méthodes du géant laitier. Mais pour le porte-parole de Lactalis, Michel Nalet : « Nous ne pouvions pas continuer à travailler avec des producteurs qui ont dénigré le groupe et ses produits. Ils souhaitent travailler avec des partenaires qui leur conviennent mieux, ça me paraît donc cohérent de mettre fin à notre relation. »