Pierre Gattaz, le 30 juin, à Paris. | BERTRAND GUAY / AFP

Le tribunal correctionnel de Bobigny a relaxé jeudi 15 février le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Pierre Gattaz, poursuivi pour diffamation après avoir comparé des militants de la Confédération générale du travail (CGT) à des « terroristes » et des « voyous » dans une interview au Monde, en mai 2016. Le syndicat lui réclamait 10 000 euros de dommages et intérêts.

Mais le tribunal a considéré que les propos du chef d’entreprise n’étaient « pas suffisamment précis pour constituer une diffamation », a détaillé à l’Agence France-Presse Maëlle Auché, qui représente la CGT. Le procureur Loïc Pageot avait requis la condamnation du président du Medef, sans toutefois préconiser de peine.

M. Gattaz était revenu sur ses déclarations

« Assimiler des syndicalistes à des voyous et des terroristes, dans le contexte actuel en France, est quelque chose qui n’est pas digne et n’a pas sa place dans le débat social », avait-il affirmé lors de l’audience en décembre. Dans cet entretien au Monde, qui s’était déroulé au moment des manifestations contre la loi travail, M. Gattaz avait déclaré : « Respecter l’Etat de droit, c’est faire en sorte que les minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes ne bloquent pas tout le pays ».

Me Jean Veil, un des avocats du prévenu, avait soutenu durant l’audience que « l’intention de M. Gattaz n’était évidemment pas de comparer les militants CGT à des djihadistes ». Le patron du Medef était lui-même revenu sur ses déclarations, reconnaissant que « le mot “terroriste” était inadapté dans ce contexte ».