Une enquête de pharmacovigilance a été ouverte en septembre sur les médicaments contenant du docétaxel, a annoncé mercredi 15 février l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un communiqué. Elle fait suite aux décès de trois femmes soignées pour un cancer du sein et sera présentée le 28 mars à un comité technique de l’agence.

L’arrêt des médicaments contenant cette molécule n’est pas recommandé pour l’instant « en l’absence d’éléments complémentaires d’investigation permettant d’évaluer le rapport bénéfice/risque dans le cadre du traitement du cancer du sein », écrit l’ANSM dans un courrier adressé aux professionnels de santé.

Les analyses déjà menées « ont montré qu’il n’y aurait pas de problématique qui serait liée au fait que le générique serait différent du princeps [médicament initialement commercialisé sous une marque], dans sa concentration ou autre chose. Il n’y a pas de différence, il est tout à fait dans les normes », a déclaré à l’Agence France-presse (AFP) le directeur général de l’ANSM, Dominique Martin.

Deux autres décès

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé souligne toutefois qu’une autre molécule, le paclitaxel, « peut constituer une alternative dans certaines situations ». Le docétaxel est autorisé dans le traitement des cancers du sein, du poumon, de la prostate, du cancer gastrique et des voies aéro-digestives supérieures, indique l’agence. Selon l’ANSM, le docétaxel représente plus de 50 % du marché et il est le médicament utilisé par les centres de lutte contre le cancer.

Deux autres décès de patientes ont été signalés depuis l’ouverture de l’enquête, précise l’agence. Au total, six femmes traitées par docétaxel ont été victimes d’« entérocolites » – inflammation simultanée des muqueuses de l’intestin grêle et du côlon. Elles étaient âgées de 46 à 73 ans et traitées pour un cancer du sein.

Le cancer du sein, le plus fréquent chez la femme, avec environ 50 000 nouveaux cas invasifs par an en France, peut être guéri dans 9 cas sur 10 lorsqu’il est dépisté à un stade précoce. Il est à l’origine de 12 000 décès par an en France, selon Santé Publique France.

Tout comprendre au cancer du sein, le plus fréquent chez la femme