Lors d’un match de base-ball, David Ortiz, des Boston Red Sox, reçoit deux doudounes Canada Goose en cadeau du joueur Joe Bautista des Blue Jays de Toronto. | Tom Szczerbowski / AFP

Chaque hiver, davantage de Parisiens la portent pour se protéger du froid. La doudoune Canada Goose est devenue le manteau d’hiver à la mode, et son fabricant canadien compte bien profiter de cette popularité croissante. Mercredi 15 février, l’entreprise a ainsi lancé le processus qui doit mener à son introduction en Bourse, à Toronto et New York. La marque espère ainsi lever 300 millions de dollars américains (281,16 millions d’euros).

Canada Goose Holdings a déclaré pour 2016 un chiffre d’affaires de 290,8 millions dollars et un bénéfice de 145,6 millions. Son bénéfice net se chiffrait, lui, à 26,5 millions.

Fondée en 1957 dans un entrepôt de Toronto (Ontario), sous le nom Metro Sportswear, l’entreprise a été rachetée en 2013 par Bain Capital qui détient la majorité des parts tandis que le petit-fils du fondateur, Dani Reiss, possède une part minoritaire. Tous deux vendront une partie de leurs titres et le groupe en émettra de nouvelles. Le prix exact par action ainsi que la quantité d’actions vendues et émises demeurent inconnus. Bain Capital, un fonds d’investissement en capital-risque, demeurerait l’actionnaire de contrôle, pouvait-on lire dans la presse canadienne jeudi.

Lors de la dernière décennie, seule une douzaine d’entreprises textiles ou fabricants de chaussures sont entrées en Bourse aux Etats-Unis ou au Canada. La dernière plus importante remonte à 2007 et concernait Lululemon Athletica. Ce fabricant de vêtements de yoga était parvenu à lever 377 millions de dollars.

Une diversification à l’étude

Dans le document remis à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, Canada Goose explique que cette levée de fonds devrait lui permettre de rembourser une partie de sa dette d’environ 278 millions de dollars. Mais avoue également ne posséder que peu d’expérience dans le commerce de détail puisque ses produits sont vendus par le biais de distributeurs et détaillants d’articles de luxe, comme les magasins Printemps ou Les Galeries Lafayette en France.

Cependant, depuis 2014, la société qui emploie presque 1 600 salariés propose aussi directement ses manteaux trois saisons aux consommateurs grâce à des sites de vente en ligne au Canada, aux Etats-Unis à partir de 2015, et au Royaume-Uni et en France depuis l’an passé.

En outre, la société torontoise a ouvert, en 2016, deux magasins à Toronto et à New York. Pour le moment, ces boutiques ne sont que des vitrines visant à promouvoir la marque, mais la direction de l’entreprise a bon espoir d’arriver à les rentabiliser. Et prévoit d’en ouvrir d’autres aux Etats-Unis, notamment dans les Etats les plus froids. En Europe, elle s’intéresse particulièrement aux marchés italien, allemand et scandinave alors qu’elle envisage de se diversifier dans les produits de voyage, les chaussures ou encore les tricots. Pour ce qui est de l’Asie, la marque canadienne réalise déjà de bons chiffres en Corée du Sud et au Japon. Mais la Chine reste un marché sur lequel elle est peu présente.

Belles promesses à l’international

Actuellement, les doudounes Canada Goose sont vendues dans 36 pays. Le Canada est le premier marché de la marque (36 % de ses ventes) et les Etats-Unis son deuxième (35 %). Seulement 31 % de ses ventes se font à l’étranger. L’international est donc synonyme de belles promesses.

Pour y arriver, la marque compte bien mettre en avant la qualité de ses produits. Car la société s’est spécialisée dans le haut de gamme avec des parkas dont la capuche est bordée de fourrure de coyote et qui peuvent coûter pas loin de 1 000 euros.

Malgré ce prix élevé ainsi que plusieurs plaintes d’association de défense des animaux, Canada Goose paraît certaine de son succès et mise beaucoup sur son marketing soigné. L’entreprise rappelle volontiers que ses manteaux sont, notamment, « recommandés » par les scientifiques de la station McMurdo de l’Antarctique, et qu’ils ont servi à tenir au chaud plusieurs athlètes dans des conditions extrêmes. Et, depuis 2013, elle n’hésite pas à recourir à des célébrités pour faire sa promotion avec, par exemple, la mannequin Kate Upton. En 2015, la doudoune a même été vue au cinéma sur le dos du plus célèbre des agents secrets, James Bond, dans Spectre.