Le président Donald Trump lors de sa conférence de presse à la Maison Blanche, le 16 février. | KEVIN LAMARQUE / REUTERS

Quatre semaines après son arrivée la Maison Blanche, le président Donald Trump est reparti en campagne. Il a donné rendez-vous à ses fidèles en Floride, où sera organisé samedi un meeting, au cours d’une conférence de presse impromptue, jeudi 16 février, consacrée pour l’essentiel à une attaque d’une rare violence contre la presse.

Pointant tour à tour le New York Times, CNN, accusée de charrier « la haine », et la BBC britannique, il a accusé les médias d’agir comme un écran masquant au peuple américain son efficacité. « Je ne pense pas qu’il y a eu par le passé un président qui a fait autant que nous en si peu de temps », a-t-il assuré, avant d’estimer, devant le parterre de journalistes convoqués pour la circonstance que « le niveau de malhonnêteté » des médias « est hors de contrôle ».

M. Trump a manifestement été excédé par les articles qui se sont multipliés pour décrire une Maison Blanche en difficulté, de la controverse sur le décret anti-immigration bloqué par la justice, une semaine seulement après sa signature, à la démission du conseil à la sécurité national, Michael Flynn, accusé d’avoir menti à l’exécutif sur des conversations avec l’ambassadeur de Russie à Washington.

La dernière couverture du magazine Time montre un président assis derrière le « Resolute desk » d’un bureau Ovale livré à la bourrasque, la mèche en bataille. « Quand je regarde la télévision, que j’ouvre les journaux, je vois des histoires de chaos. De chaos. Alors que c’est l’opposé, cette administration fonctionne comme une machine bien huilée », a-t-il affirmé.

« Pagaille » héritée de l’administration Obama

Mises à part l’annonce d’un nouveau secrétaire au travail, après la démission de son premier choix, englué dans des polémiques, et celle de la signature prochaine d’un nouveau décret sur l’immigration, les annonces ont été rares. Alors que la démission de Michael Flynn a ravivé les questions sur la nature des relations de M. Trump et d’une partie de son entourage avec les autorités russes, M. Trump a exclu toute collusion. Il a dénoncé les nombreuses fuites publiées par la presse en assurant qu’il s’agissait d’un « crime » qui ne resterait pas impuni. « Les fuites sont vraies, mais les informations sont bidons », a-t-il asséné d’une formule alambiquée sous-entendant une manipulation par la presse.

Renouant avec le ton de la campagne électorale, M. Trump a dénoncé « la pagaille » qu’il a assuré avoir héritée de l’administration précédente, noircissant le bilan de Barack Obama comme il l’avait fait lors de sa prestation de serment. Il lui a opposé l’espoir qu’il a selon lui insufflé dans le pays, mesuré par un seul institut de sondage, alors que la majorité des autres font état au contraire d’une insatisfaction.

Incapable de résister comme la veille, lors de sa conférence de presse avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à un long rappel de sa victoire de novembre au sein du collège électoral, il a assuré que cette dernière était la plus large depuis Ronald Reagan, avant d’être corrigé par un journaliste. « C’est une information qu’on m’a donnée », s’est alors défaussé M. Trump.