Capture d’écran de la vidéo diffusée vendredi 17 février par l’association L214 dans l’abattoir de Houdan, dans les Yvelines.

L’association L214 révèle, vendredi 17 février, de nouvelles images de maltraitance animale, dans un abattoir de cochons à Houdan (Yvelines). Dans un communiqué, l’organisation annonce avoir porté plainte pour mauvais traitements contre l’établissement auprès du tribunal de grande instance de Versailles.

Cette vidéo, tournée entre la fin novembre et le début décembre 2016, et dont une partie a été diffusée sur France 2 jeudi soir, montre des employés de l’abattoir donnant de violents coups aux animaux à l’aide notamment d’une « claquette à porc tournée sur la tranche, utilisée notamment pour faire du bruit afin d’apeurer les animaux », affirme l’association.

Les salariés donnent également de nombreux coups de pied et utilisent un aiguillon électrique pour tenter de faire avancer les cochons dans la rampe qui les mènera au dispositif de gazage.

« La capacité d’accueil de la porcherie est sous-dimensionnée et les cochons sont entassés sans avoir tous la possibilité de se coucher, accuse L214 dans le texte. Les agressions et les cris emplissent la porcherie sans discontinuer. » On peut également voir dans cette vidéo des animaux effrayés ou même perdre conscience à la suite de ces nombreux coups.

Abattoir contrôlé en avril 2016

Pourtant des caméras de contrôle vidéo ont été installées dans l’abattoir de Houdan il y a cinq mois en réaction aux différentes vidéos sorties par l’association, explique dans l’enquête de France 2, le directeur de l’établissement Vincent Harang. Treize caméras filment ainsi l’intérieur et l’extérieur du bâtiment. « Les images sont uniquement consultées par le directeur de l’abattoir qui ne peut ignorer les pratiques de manipulation des cochons dans son établissement », affirme L214.

A la vue des images, montrées par France 2, M. Harang se dit surpris des méthodes de certains de ses salariés : « C’est choquant. Là, il y a une souffrance réelle. Si j’avais vu ça, ça ne se passerait pas bien. Le gars, il a du mal. Le problème, c’est sa colère, il n’est plus dans son état normal. »

Mais l’association révèle également que cet abattoir avait fait l’objet d’une inspection en avril 2016. Dans son rapport, la direction départementale de la protection des populations (DDPP) des Yvelines mentionne en particulier « quelques gestes inappropriés » de la part des salariés.

Pour L214, « la plupart des faits révélés sur ces nouvelles images avaient été repérés par les services vétérinaires sans produire aucun effet ». Mais selon Brigitte Gothière, porte-parole de l’association L214 : « Tant que les vidéos resteront en circuit fermé au sein des abattoirs, il ne faut pas espérer que ce dispositif permette un contrôle efficace. » La DDPP préconise, par ailleurs, dans son rapport de réaliser des travaux qui n’ont pas été faits.

En décembre, deux membres de l’organisation, dont Sébastien Arsac, le cofondateur, avaient été interpellés dans l’abattoir de Houdan alors qu’ils venaient récupérer les caméras. Une GoPro tombée dans l’une des nacelles qui plongent les porcs dans le CO2 fut découverte par un employé quelques heures avant leur arrivée. Les gendarmes avaient alors pu tendre un piège aux deux militants, arrêtés en flagrant délit. Ils sont depuis poursuivis par le tribunal de Versailles pour « violation de domicile » et « tentative d’atteinte à la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l’image » et comparaîtront le 12 juin.

Obligation de caméra dans les abattoirs

L214, fondée en 2008 pour lutter contre la maltraitance animale,