Les manifestants ont formé une chaîne humaine d’environ 1,5 km, se tenant par les bras, certains drapés dans des drapeaux mexicains ou vêtus de blanc.  | HERIKA MARTINEZ / AFP

VENDREDI 17 FÉVRIER

Sous les regards d’une patrouille frontalière américaine, des milliers de Mexicains ont formé vendredi 17 février un « mur humain » sur près d’1,5 km le long de la frontière avec les Etats-Unis pour protester contre le projet de mur frontalier du président Donald Trump. Organisée par les autorités locales et des associations civiles, la manifestation a réuni de nombreux étudiants à Ciudad Juarez, ainsi que des politiques et leaders sociaux locaux.

« Ciudad Juarez et El Paso [nous] sommes une seule et même ville, nous ne serons jamais séparés », a lancé aux manifestants Oscar Leeser, le maire né au Mexique de El Paso, la ville frontalière américaine située en face de Ciudad Juarez. L’élu a appelé à lutter pour cette unité qui caractérise les zones frontalières.

« Le mur est l’une des pires idées qui soit, cela ne va rien empêcher, ni les drogues, ni les migrants, c’est uniquement un symbole de la haine de Donald Trump, du racisme du président », commentait à l’AFP Ana Carolina Solis, 31 ans, étudiante en sciences sociales.

A 1 200 kilomètres de là, sur la côte Pacifique, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées en fin de journée à la frontière entre la ville mexicaine de Tijuana et sa voisine américaine de San Diego, pour dénoncer elles aussi le projet de mur.

LE TWEET DU JOUR

Peu après avoir atterri en Floride, où il passe un troisième week-end de suite dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, le président américain s’est saisi de Twitter pour un message visant l’une de ses cibles favorites : les médias.

« Les MEDIAS MENSONGERS (@nytimes en difficulté,@NBCNews,@ABC,@CBS,@CNN) ne sont pas mes ennemis, ce sont les ennemis des Américains », a-t-il écrit, reprenant l’expression en anglais « fake news media » qu’il a fait entrer dans le langage courant aux Etats-Unis à force de la marteler.

Quelques minutes plus tôt, le président américain avait tweeté une première version de son message dans laquelle il ne citait pas les chaînes CBS et ABC et ponctué d’un « ECOEURANT ! ». Il l’a rapidement effacé avant de poster un nouveau tweet incluant les deux « ennemis » supplémentaires.

EN BREF

  • Pékin « prêt » à travailler avec l’administration Trump

En marge d’une réunion du G20 à Bonn, vendredi, le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi et le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson se sont entretenus en tête à tête pour la première fois depuis la prise de fonctions de Donald Trump.

« La Chine est prête (…) à approfondir les coopérations et à assurer le bon développement des relations avec l’administration du président Trump (…) selon les principes de non-confrontation et de respect mutuel », a déclaré M. Wang à son homologue, selon un communiqué diffusé samedi par Pékin. « Les Etats-Unis ont reconnu clairement qu’ils continueraient d’adhérer au principe de la Chine unique”. Cet important consensus (…) crée les conditions nécessaires pour que les deux pays développent une coopération stratégique dans les domaines bilatéraux, régionaux et mondiaux. »

  • Une enquête ouverte après le jet d’un projectile sur le cortège de Donald Trump

Après qu’un objet non-identifié a été lancé contre le convoi de Donald Trump en chemin vers sa résidence de Mar-a-Lago (Floride), le Secret Service, chargé de la protection du président américain, a lancé vendredi une enquête.

  • Une commande d’avions évoquée

Donald Trump a retrouvé la fougue de ses meetings de campagne, le temps d’un discours à l’usine Boeing à Charleston. | Sean Rayford / AFP

Donald Trump a vanté vendredi dans une usine Boeing les emplois américains, un thème qui l’a fait élire. « Nous sommes ici aujourd’hui pour célébrer l’ingénierie américaine et la fabrication américaine. Et aussi (…) pour célébrer les emplois », a lancé tout sourire le président américain devant les salariés de l’usine Boeing de Charleston, en Caroline du Sud. « Nous sommes en train de sérieusement considérer une grosse commande » de F/A-18 Super Hornet, a-t-il ajouté.

  • Scott Pruitt confirmé à la tête de l’EPA

Le Sénat américain a confirmé la nomination de Scott Pruitt, un climato-sceptique proche de l’industrie des énergies fossiles, à la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) contre laquelle il a initié ou rejoint une douzaine d’actions en justice pour bloquer des régulations sur la qualité de l’air ou de l’eau.

  • Une mise en garde de l’Europe

Plusieurs hauts responsables européens, Allemands en tête, ont mis en garde Washington contre l’abandon de valeurs communes qui pourrait menacer la cohésion européenne, pour se rapprocher de Moscou.

« Une Union européenne stable est dans l’intérêt américain », a lancé la ministre allemande de la défense, Ursula van der Leyen, à la conférence sur la sécurité de Munich. « Nos amis américains savent que leur ton vis-à-vis de l’Europe et de l’Otan a un effet direct sur la cohésion de l’Europe », a-t-elle ajouté, en référence au propos de Donald Trump considérant l’OTAN comme « obsolète ».