Le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une rencontre de « format Normandie » à Munich (Allemagne), le samedi 18 février 2017. | CHRISTOF STACHE / AFP

Une trêve débutera lundi 20 février dans l’est de l’Ukraine entre rebelles prorusses et l’armée ukrainienne, ont annoncé samedi les ministres russe et ukrainien des affaires étrangères. Le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait cette annonce à l’issue d’une rencontre de « format Normandie » à Munich (Allemagne) avec les chefs de la diplomatie allemande, ukrainienne et française.

Certains responsables séparatistes ont d’ores et déjà estimé inenvisageable sa mise en place. Cette annonce intervient alors que l’est de l’Ukraine a connu début février un nouvel épisode de violence rendant caduc le dernier cessez-le-feu entré en vigueur dans la région fin décembre.

Point dans trois semaines

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine a souligné que cet accord ne pouvait rester au stade d’un « slogan politique »« Il faut que ce soit une situation réelle et si ce n’est pas le cas, alors il y aura de nouveaux pourparlers », a-t-il déclaré à des journalistes ukrainiens.

La date du 20 février avait déjà été évoquée lors d’un accord le 15 février, comme l’a rappelé le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, à l’issue de la réunion. Cet accord mentionnait notamment le retrait par les belligérants de leurs armes lourdes d’ici lundi.

« Russes et Ukrainiens n’ont pas d’autres choix que de respecter les accords de Minsk, ils ne revendiquent aucune autre solution alternative », a déclaré pour sa part le ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.

« Il a été convenu que nous nous retrouvions très vite, pourquoi pas dans trois semaines, pour voir les avancées sur le cessez-le-feu, le retrait des armes lourdes ou les échanges de prisonniers », a-t-il ajouté.

Les rebelles dubitatifs

Les séparatistes prorusses n’ont pas confirmé pour l’instant leur intention de respecter cette nouvelle trêve, certains estimant inenvisageable sa mise en place dès lundi.

« Les tirs d’artillerie ont eu lieu toute la journée », a dénoncé auprès un haut responsable de la république autoproclamée de Donetsk, Edouard Bassourine. « De quelle trêve peut-on parler ? Je ne vois pas le but de déclarer une trêve. »

« Pour l’instant du côté des Ukrainiens, nous ne voyons aucun mouvement de retrait » des armes lourdes, a-t-il ajouté.

Plusieurs trêves dans l’est de l’Ukraine ont déjà échoué, à cause d’affrontements réguliers entre les rebelles prorusses et l’armée ukrainienne. La dernière flambée de violence en date a causé début février la mort d’une trentaine de civils et militaires, tués dans des affrontements à Avdiïvka, dans l’est de l’Ukraine.