Le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a présenté dimanche 19 février le cadrage macro-économique de son programme. Le candidat de La France insoumise compte sur une politique d’investissement et de relance budgétaire pour réduire massivement le chômage et autoriser des taux de croissance et d’inflation très flatteurs sur le quinquennat, en même temps qu’une réduction de la dette publique.

Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il espérait baisser le taux de chômage de 10 % aujourd’hui à 6 % en 2022, en promettant une croissance de la richesse nationale supérieure à 2 % par an dès l’année prochaine.

Ces prévisions sont très supérieures à celles du gouvernement actuel, de la commission européenne ou du FMI, mais l’équipe de M. Mélenchon justifie ce sursaut économique par « l’efficacité » de son programme, « l’Avenir en commun ».

Débloquer 100 milliards d’euros

Très vite après son arrivée à l’Elysée, M. Mélenchon débloquerait en effet 100 milliards d’euros d’investissements, financés par l’emprunt. Il s’agit « d’injecter une masse suffisante qui remette en route l’activité », a-t-il expliqué, lors d’une émission entièrement consacrée au chiffrage de son projet, retransmise sur Youtube et Facebook.

Parallèlement, quelque 173 milliards d’euros supplémentaires seraient, s’il est élu, ajoutés, sur l’ensemble du quinquennat, à la dépense publique actuelle. Ils seraient compensés notamment par la suppression du pacte de responsabilité ou la lutte contre la fraude fiscale.

L’équipe d’experts du candidat compte en outre sur une forte progression des recettes (+190 milliards sur cinq ans), liée à la baisse du chômage mais aussi à un taux d’inflation qui bondirait de proche de zéro aujourd’hui à plus de 4 % à la fin du quinquennat.

Augmentation des salaires

Le cadrage prévoit l’augmentation des salaires de six points en moyenne, avec notamment une augmentation du Smic net de 173 euros par mois, quelque 3,5 millions d’emplois créés, dont 2 millions dans le secteur marchand, mais aussi une augmentation du taux de prélèvements obligatoires, passant de 45 % du PIB aujourd’hui à 49,2 % en 2022, permettant d’obtenir de meilleurs services publics.

Effet vertueux de cette politique économique, le déficit public (Etat, protection sociale et collectivités territoriales) serait réduit de 3,3 % en 2016 à 2,5 % du PIB à la fin du quinquennat. Mais en dérogeant à la règle européenne des 3 % du PIB en 2018, où il se creuserait à 4,8 %.

Et la dette publique passerait de 95,8 % du PIB à l’heure actuelle à 87 % en 2022, après également une hausse à 96,8 % du PIB en 2018.