Tomic Vjeran, 49 ans, a été condamné, lundi 20 février, à huit ans de prison et à 200 000 euros d’amende pour le vol au Musée d’art moderne de Paris de cinq tableaux de maîtres, estimés à environ 100 millions d’euros, dans la nuit du 20 mai 2010. Les tableaux – un Picasso, un Braque, un Matisse, un Modigliani et un Fernand Léger – manquent toujours à l’appel.

« Au-delà de la dimension monétaire des œuvres dérobées, ces faits (...) procèdent de la soustraction au regard de tous de biens culturels relevant du patrimoine artistique de l’humanité pour le seul profit de quelques-uns », a souligné le président du tribunal, Peimane Ghaleh-Marzban. Il a estimé que l’« absence de prise de conscience de la gravité des faits » de la part du principal prévenu - il a évoqué à l’audience son « travail » - imposait une peine lourde.

Electricien de profession,Tomic Vjeran est né à Paris dans une famille très pauvre, qui l’a envoyé vivre chez ses grands-parents en Bosnie-Herzégovine. C’est là qu’il a appris à voler, et quand il a débarqué à Paris, à 11 ans, il était fin prêt : « J’avais toutes les facilités pour moi. » Il a été arrêté à plusieurs reprises, condamné quatorze fois et a passé quinze années en prison.

Devant les enquêteurs, le conservateur en chef du musée a estimé à 50 millions d’euros le préjudice de ce vol. La mairie de Paris l’avait évalué à environ 100 millions d’euros.