La Chambre des lords, à Londres, le 5 septembre 2016. | KIRSTY WIGGLESWORTH / AFP

La course contre la montre de Theresa May continue. Les députés ont déjà approuvé à une écrasante majorité (494 voix contre 122) la poursuite de l’examen du projet de loi permettant la procédure de divorce avec l’Union européenne (UE). C’est désormais au tour des Lords de se pencher sur la question, à compter du lundi 20 février. Les débats se poursuivront mardi 21 février, puis deux autres jours au cours de la semaine suivante, et enfin, le mardi 7 mars.

La première ministre avait promis un déclenchement du Brexit avant la fin du mois de mars, mais la Cour suprême l’a contrainte à consulter le Parlement au préalable. « Je ne veux voir quiconque faire barrage à la volonté du peuple britannique », qui a voté à 52 % en faveur d’une sortie de l’UE lors du référendum du 23 juin 2016, a menacé, lundi, Mme May lors d’un déplacement à Stoke-on-Trent (Staffordshire).

Le calendrier du gouvernement menacé

Contrairement à la Chambre des communes, à la Chambre des lords, les conservateurs au pouvoir sont minoritaires (252 représentants sur 805).

Dans l’idéal, le gouvernement souhaiterait que les Lords valident le texte tel quel, évitant ainsi qu’il ne repasse devant la Chambre des communes. Cela permettrait à Mme May de déclencher l’article 50 du traité de Lisbonne dans la foulée, avant la mi-mars.

S’il paraît inconcevable que les Lords, non élus, fassent dérailler le Brexit, il est en revanche très possible qu’ils veuillent amender le texte.

« Tout ce que peut faire la Chambre des lords, c’est demander aux députés de réexaminer un point. Nous n’assisterons pas à une interminable partie de ping-pong » entre les deux chambres, a expliqué, lundi sur la BBC, Angela Smith, la chef de l’opposition travailliste à la Chambre des lords.

« La chambre élue » doit prévaloir

« En fin de compte, la Chambre des communes doit prévaloir car c’est la chambre élue. Mais j’espère que les Lords ne jetteront pas l’éponge trop vite », a pour sa part déclaré, dimanche, l’ancien ministre travailliste europhile, Peter Mandelson.

Le gouvernement est « confiant » sur la possibilité de tenir son calendrier, a déclaré, lundi, un porte-parole de Me May, lors d’un point presse. Pour autant, le gouvernement semble avoir pris acte du ralentissement à venir. En déplacement mardi à Stockholm, le ministre du Brexit, David Davis, a estimé que le sommet de l’UE, prévu les 9 et 10 mars, viendrait « trop tôt » pour lancer la procédure de divorce, renvoyant vers l’objectif initial « d’ici fin mars ».

Le "Brexit", et après ?
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