« Le Mondial 2018 sera un festival de violence. » C’est ce que promet un hooligan russe dans un reportage diffusé par la BBC, intitulé « Le monde secret du hooliganisme russe ». A un peu plus d’un an de la prochaine Coupe du monde en Russie, plusieurs de ces supporteurs violents assurent que de nombreux incidents auront lieu pendant la compétition, menaçant notamment les Anglais qui se rendraient en Russie. « Pour certains, ce sera le festival du football, pour d’autres, celui de la violence », met en garde l’un d’eux, le visage dissimulé.

A Marseille, le Vieux-Port en a fait les frais

En juin 2016, en marge du match de l’Euro 2016 entre la Russie et l’Angleterre (1-1), de violents affrontements avaient éclaté entre russes et anglais sur le Vieux-Port, à Marseille, faisant une centaine de blessés chez les supporters britanniques.

Les deux nations se disputent la palme de la « discipline ». Comme l’expliquait à l’époque dans nos colonnes Sébastien Louis, spécialiste des supporteurs radicaux, « les hooligans russes veulent être dans le top 3 du hooliganisme européen. Pour cela, ils s’attaquent aux maîtres en la matière, les Anglais ».

Après ces événements, l’AFP avait contacté l’un des protagonistes, qui se trouvait à Marseille. Sans ciller, celui-ci avait déclaré « [avoir] fait l’aller-retour jusqu’en France en quarante-huit heures pour démontrer que les Anglais sont des fillettes ». Le jeune homme poursuivait en dressant le portrait-robot du hooligan russe : « Entre 20 et 30 ans, sportif, amateur de boxe ainsi que d’arts martiaux en tout genre », estimant leur nombre à « plus de 500 ».

Poutine montré du doigt

A la suite de ces incidents d’une violence rare, le gouvernement de Vladimir Poutine, soupçonné d’être à l’origine des débordements, avait été désigné responsable par un leader du mouvement hooligan russe : « Des forces spéciales militaires de hooligans ont été envoyées par Vladimir Poutine pour conquérir l’Europe. »

En 2018, tous les yeux seront cette fois braqués sur la Russie, et plus particulièrement sur le comportement des autorités russes, censées combattre le phénomène.

Le président de la FIFA « pas du tout inquiet »

« Je ne m’inquiète pas des problèmes de violence en 2018. J’ai une totale confiance dans les autorités russes, qui prennent le sujet très au sérieux », a déclaré, jeudi 16 février, le président de la fédération interntionale de football (FIFA), Gianni Infantino à propos du hooliganisme, en marge d’une réunion à Doha. 

Ce dernier a, par ailleurs, assuré ne pas demander la démission du directeur du comité d’organisation du Mondial 2018, Vitali Moutko, malgré le scandale du dopage institutionnalisé en Russie. M. Moutko, également candidat à une place au conseil de la FIFA, devra toutefois se soumettre à une procédure de vérification de son intégrité.

Gianni Infantino réagissant à la diffusion du documentaire dans lequel des hooligans russes menacent de s’en prendre aux supporteurs anglais. | KARIM JAAFAR / AFP

Même si la Russie a voté une loi en 2012 renforçant les sanctions contre les hooligans, qui risquent désormais jusqu’à sept ans de détention, les incidents y restent très fréquents. Pour que l’événement soit une réussite, la sécurité des supporteurs qui feront le déplacement devra être complètement assurée.

Mais les fans comptant se rendre en terres russes sont prévenus : « Avoir une famille et des enfants autour de soi peut éviter de se faire frapper. Mais si t’es là avec un ami, il faut considérer l’idée que tu puisses te faire botter le cul. »