Monseigneur Tony Anatrella a toujours nié avoir eu le moindre geste déplacé à l’égard de ses patients. | PETER POTROWL / CC

Une procédure canonique, régie par le droit de l’Eglise, a été ouverte à l’encontre du prêtre-psychanalyste Tony Anatrella, prélat célèbre jusqu’au Vatican, a dévoilé lundi 20 février soir l’archevêché de Paris.

Au printemps 2016, près de dix ans après le dépôt de premières plaintes, ce prêtre du diocèse de Paris avait été soupçonné d’avoir mené des thérapies déviantes sur de jeunes hommes dans son cabinet de psychanalyste.

Ce « spécialiste en psychiatrie sociale », sans être évêque, bénéficie du titre honorifique de « Monseigneur ». Connu pour ses écrits sur la sexualité des adolescents, il a été « consulteur » auprès de deux conseils pontificaux – famille et santé – au Vatican.

L’affaire sera instruite par l’officialité interdiocésaine de Toulouse

Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a mis en place à l’été 2016 « une commission d’audition chargée de recueillir la parole des plaignants et d’évaluer les éléments réunis », qui a rendu un rapport à la fin de l’année, selon le diocèse. « Sur la base de ce rapport, le cardinal Vingt-Trois a considéré que la procédure canonique devait être poursuivie », a expliqué à l’AFP l’archevêché, sans précision sur les éléments justifiant cette enquête.

Relevant que le Père Anatrella avait collaboré par le passé avec l’officialité (tribunal ecclésiastique) provinciale de Paris, l’archevêque a demandé au Tribunal suprême de la signature apostolique (juridiction supérieure du Vatican) de dépayser la procédure. C’est l’officialité interdiocésaine de Toulouse qui a été désignée fin janvier par l’instance vaticane pour instruire l’affaire.

Parallèlement, sur le plan civil, le cardinal Vingt-Trois a « signalé au procureur de la République de Paris la procédure canonique ouverte », précise le diocèse.

Tony Anatrella a toujours farouchement nié avoir eu le moindre geste déplacé à l’égard de patients, en particulier à l’époque des trois plaintes pour « agressions sexuelles » qui n’avaient pas abouti, en 2008, notamment parce que les faits étaient prescrits. Il est actuellement « en mission d’études et de recherche » et « n’exerce pas de ministère au sein du diocèse de Paris », précise-t-on à l’archevêché. Les cours qu’il devait donner en cette année scolaire au collège des Bernardins ont été annulés.