Depuis son lancement en février 2016, la liste d’UFC-Que choisir a plus que doublé. | © Philippe Wojazer / Reuters / Reuters

Perturbateurs endocriniens et produits allergènes sont partout, ou presque. L’UFC-Que choisir dresse une liste de « près de 400 produits » cosmétiques « contenant un ou plusieurs ingrédients indésirables ». L’Union fédérale des consommateurs appelle, mardi 21 février, les pouvoirs publics à « instaurer des mesures réglementaires plus protectrices ».

Depuis son lancement, en février 2016, cette liste a plus que doublé, déplore dans un communiqué l’organisme de protection des consommateurs, qui a dans sa ligne de mire « onze substances ou familles de substances indésirables préoccupantes », dont les perturbateurs endocriniens tels que le BHA,le butyl-paraben et le propyl-paraben, ainsi que des allergènes comme la méthylisothiazolinone (MIT).

« Même les produits pour bébés ne sont pas épargnés », souligne l’UFC-Que choisir, en regrettant par exemple la présence de phenoxyethanol, un conservateur toxique pour le foie, dans plusieurs crèmes destinées aux nourrissons.

Réglementation laxiste

Certains industriels ont bien modifié la composition de leurs produits, mais « ces changements de formule restent malheureusement bien trop rares, puisqu’un an après notre première étude, 90 % des produits incriminés en 2016 contiennent toujours les mêmes substances indésirables », ajoute l’association.

Toutefois, « mis à part quelques rares produits en infraction avec la loi, la présence de ces composés indésirables est légale, à la faveur d’une réglementation laxiste », remarque l’UFC-Que choisir.

Pour les perturbateurs endocriniens par exemple, « les projets de définition proposés par la Commission européenne exigent un niveau de preuve si élevé que, dans la pratique, aucune substance ne se verrait interdite », regrette l’organisation.

Elle presse donc « les pouvoirs publics européens de mettre en œuvre sans délai les recommandations des experts en matière de retrait des substances, d’encadrer strictement les allégations d’étiquetage [comme les mentions “hypoallergénique” ou “sans paraben”] et, plus généralement, de proposer une nouvelle définition des perturbateurs endocriniens permettant un retrait effectif de ces substances nocives ».