Heineken 0.0. C’est sous cette dénomination que le géant de la bière néerlandais lance son offensive sur le marché du sans alcool. « C’est un lancement européen. Cette bière est produite dans une usine du groupe en Hollande », précise Pascal Sabrié, directeur général d’Heineken France.

Le brasseur avait déjà une marque de bière sans alcool en France, en l’occurrence Buckler, mais en déclinant sa marque emblématique, Heineken accélère le pas. Une manière de répondre à son grand concurrent sur le marché français, tous deux étant au coude-à-coude, Kronenbourg, filiale du danois Carlsberg. Kronenbourg a relancé sa Tourtel Twist sans alcool, mais propose aussi sa bière Carlsberg sans alcool.

Les brasseurs affirment que ce marché est en croissance et qu’ils souhaitent donc en profiter. Mais ce n’est pas tout. La question de la présence des boissons alcoolisées dans les enceintes sportives est aussi au cœur des enjeux. Sans alcool, les grandes marques veulent pouvoir s’afficher dans les stades.

Les brasseurs multiplient les innovations

Heineken estime que le pack de six bouteilles d’Heineken 0.0 pourrait être commercialisé à 3,6 euros. Soit un peu plus que la version alcoolisée. Une manière de continuer à valoriser le marché. Les brasseurs multiplient les innovations pour atteindre cet objectif et tenter d’échapper au rouleau compresseur des négociations commerciales avec la grande distribution. Pari réussi pour 2016. « Notre chiffre d’affaires a progressé de 3 % en 2016 à 995 millions d’euros », affirme M. Sabrié.

Cette année, Heineken décline la Desperados en version Sangre et Mojito. Et est allé chercher des marques pointues dans le portefeuille international du groupe, à l’exemple de la marque jamaïcaine Red Stripe. Une manière de répliquer à l’engouement pour les microbrasseries en France. Le Néerlandais croit au développement du marché français. « Nous allons investir 9,3 millions d’euros dans notre brasserie à Schiltigheim pour installer une troisième ligne de production », conclut M. Sabrié.