Un jeune homme de 26 ans a été tué par un requin mardi matin alors qu’il pratiquait du bodyboard à Saint-André, sur la côte est de La Réunion. Mordu à l’artère fémorale, le jeune homme avait déjà succombé lorsqu’il a été hissé sur le rivage par les pompiers. L’attaque s’est produite dans l’embouchure de la rivière du Mât, réputée dangereuse et interdite à la baignade et aux activités nautiques.

Les « conditions étaient favorables » à ce type d’attaque, explique la chaîne La 1ère, étant donné que la rivière est en crue depuis deux jours et que l’eau est trouble à l’embouchure. « Les pêcheurs avaient prévenu que le lieu était dangereux et qu’un requin rôdait dans les parages », ajoute la chaîne réunionnaise, alors qu’un groupe de surfeurs s’y rendait depuis plusieurs jours.

« La dangerosité du site était signalée par des panneaux d’interdiction de baignade et d’activités nautiques, mais ils ont été sciés au cours du week-end », a affirmé Marie-Lise Chane To, adjointe au maire de Saint-André.

La victime, réunionnaise, était consciente des risques, puisque jusqu’à l’année dernière elle était employée par la ligue de surf de La Réunion en tant que vigie requin dans le cadre de « Vigie requin renforcée ». Il s’agit d’« un dispositif de surveillance permettant aux surfeurs licenciés de pratiquer leur sport dans des conditions optimales, même si le risque zéro n’existe pas », a précisé Eric Sparton, président de la ligue locale de surf.

« Activités nautiques et de baignade interdites »

Après une recrudescence d’attaques de requins, la préfecture avait pris un arrêté en juillet 2013, interdisant « dans la bande des 300 mètres du littoral […], sauf dans le lagon et dans les espaces aménagés et les zones surveillées définies par arrêté municipal, les activités les plus exposées au risque requin », rappelle la préfecture de la région dans un communiqué. Cet accident est donc intervenu alors que les activités nautiques et de baignade étaient interdites dans cette zone. »

Des navires de pêche professionnelle ont aussitôt été mobilisés pour tenter de capturer le ou les squales présents sur le site, dans le cadre d’un dispositif « post-attaque ».

C’est la vingtième attaque depuis 2011, dont huit ont été mortelles. Plus de la moitié concernent des surfeurs ou des bodyboardeurs : un autre bodyboardeur a été attaqué par un requin en 2016 et quatre en 2015, rappelle Linfo.re, qui publie une carte des attaques depuis 2011.

Des dispositifs anti-requins seront testés à partir de mars afin « que les communes puissent décider, en toute connaissance de cause, de déployer un des dispositifs sélectionnés ».