Les supporteurs de Bastia le 17 février contre Monaco. | PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

Le Conseil national des supporteurs et l’association Tatane interpellent les candidats à la présidence de la Fédération française de football. L’élection doit avoir lieu le 18 mars.

« La date du scrutin qui désignera les douze membres du Comité exécutif, dont le futur président de la Fédération française de football approche. Nous tenons donc à rappeler les principes fondateurs sur lesquels nos institutions doivent prendre appui, qu’il s’agisse du sport en général ou du football en particulier.

Agréé par le ministère des sports et soutenu par l’intergroupe sports du Parlement européen, le Conseil national des supporteurs de football (CNSF) estime de son devoir d’attirer l’attention du public, des médias, des pouvoirs publics sur l’impérieuse nécessité d’opérer rapidement un certain nombre de réformes structurelles sur le plan de la gouvernance de la Fédération.

Deux millions de licenciés, 200 millions d’euros de budget

Nous croyons en effet qu’il importe de retendre le lien démocratique entre la base, autrement dit les acteurs du terrain, et l’exécutif de la Fédération en modifiant la « loi électorale » qui confie la désignation du président à quelque trois cents personnes (présidents de district, de ligue et de club professionnel) - ce qui représente 0,015 % des licenciés !

Rappelons que la Fédération française de football, chargée de l’organisation de la pratique du football dans notre pays s’appuie, pour mener à bien sa mission de service public, sur plus de deux millions de licenciés et dispose d’un budget, bon an mal an, de l’ordre de 200 millions d’euros incluant des fonds publics.

Nous sommes également intimement convaincus que les instances du football (comité exécutif et haute autorité du football) doivent ménager une place à toutes les familles qui soudent le football. Toutes !

Il manque une composante essentielle : les supporteurs. Ce sont eux qui font vivre les stades, qui garantissent l’ancrage territorial des clubs professionnels, connaissent l’histoire de nos clubs.

Certes, des représentants des joueurs, des entraîneurs, des médecins, des arbitres, des employés administratifs, des responsables pelouse… sont déjà présents autour de la grande table. C’est heureux mais insuffisant, car il manque une composante essentielle : les supporteurs. Ce sont eux qui font vivre les stades, qui garantissent l’ancrage territorial des clubs professionnels, connaissent l’histoire de nos clubs. Nous sommes convaincus que le football gagnerait en transparence à les associer à la gouvernance des institutions du football (FFF, LFP, clubs…).

Nous ne sommes pas les seuls à y croire puisque les institutions de l’Union européenne se sont clairement exprimées en faveur de la représentation des supporteurs. Réuni en session plénière le 2 février 2012 à Bruxelles, le Parlement européen s’est prononcé à une écrasante majorité en faveur des amendements 45 et 238 au rapport Fisas, selon lequel « les Etats membres et les instances dirigeantes du sport doivent stimuler activement le rôle social et démocratique des supporteurs sportifs qui soutiennent les principes du fair-play, en favorisant leur participation dans les structures de gouvernance ».

Une réforme des statuts de la FFF

Le grand public y est favorable si l’on veut bien considérer la « Grande enquête sur le supportérisme » (étude indépendante portée par une équipe de chercheurs, qui a compté plus de 23 000 participants suite à sa diffusion le 21 mai dernier par l’Equipe.fr), 82 % des personnes interrogées souhaitent une représentation des supporteurs dans les organes de décision des instances nationales. Une réforme des statuts de la FFF permettrait donc de répondre aux attentes du public et de se conformer à l’évolution prônée par le Parlement européen.

Lors des prochaines assises du supportérisme, organisées par le CNSF et qui se tiendront le 10 mars au palais du Luxembourg à Paris, tous les candidats à la présidence de la République, puis les candidats à la présidence de la FFF sont invités à présenter leurs propositions en faveur d’un football plus responsable et transparent qui accorderait une place aux supporteurs. Nous appelons l’ensemble des candidats à la présidence de la Fédération à s’engager en faveur d’une modification des statuts de la Fédération permettant d’atteindre ces objectifs.

Nous ne pouvons pas imaginer que des candidats briguant la présidence de la FFF s’abstiennent de nourrir de leur réflexion ce débat essentiel dont notre sport a grand besoin. »