Après de longues négociations menées par la direction de l’information de TF1, François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ont accepté de débattre dans un format inédit, qui ne sera pas sans rappeler les débats des primaires de la droite puis de la gauche. Le débat aura lieu le lundi 20 mars ; il sera animé par Anne-Claire Coudray et Gilles Bouleau et diffusé en simultané sur LCI et tf1.

Au-delà de sa nouveauté, l’annonce est un joli coup pour TF1, qui dame le pion à France Télévisions et se repositionne au cœur de la campagne. Le groupe audiovisuel public avait lui aussi l’ambition d’organiser un tel débat et la date du 23 mars avait été évoquée par nos confrères de L’Opinion.

Candidats crédités de 10 % dans les sondages

Consciente de la difficulté à faire exister deux rendez-vous aussi proches, France Télévisions a tenté, lundi 20 février, de convaincre TF1 d’organiser un rendez-vous commun. Mais la chaîne privée a résisté, expliquant qu’elle travaillait sur ce projet depuis plusieurs mois. « L’élaboration d’un deuxième débat organisé par France Télévisions est toujours à l’étude », a assuré à l’Agence France-Presse une porte-parole du groupe.

Selon quels critères les candidats retenus ont-ils été choisis ? Mardi, Christophe Jakubysczyn, le chef du service politique de TF1, a expliqué qu’il s’agissait de ceux crédités d’au moins 10 % dans les sondages. La chaîne assure qu’elle allongera la liste des invités si un autre candidat émerge à ce niveau d’ici au 20 mars.

Mais les autres candidats risquent de considérer qu’ils sont désavantagés. TF1 est pourtant dans son bon droit : selon les nouvelles règles édictées par le CSA et validées par le Conseil constitutionnel, la période d’égalité stricte des temps de parole a été réduite à la toute fin de la campagne, au bénéfice du critère d’équité, où les medias audiovisuels doivent accorder aux candidats un temps proportionnel à leur « poids politique ».