Logo Uber sur un véhicule près d’Union Square, à San Francisco, aux Etats-Unis, le 7 mai 2015. | © Robert Galbraith / Reuters / REUTERS

Uber a recruté l’ex-ministre de la justice de Barack Obama, Eric Holder, pour enquêter sur les conditions de travail dans ses bureaux. L’une de ses ingénieures, partie à la fin de 2016, dit avoir été victime de harcèlement sexuel et dénonce le sexisme au sein de l’entreprise.

Susan Fowler a raconté dimanche 19 février sur son blog avoir reçu des propositions sexuelles d’un supérieur qui, malgré son signalement aux ressources humaines, n’a pas été sanctionné. Elle dit avoir entendu par la suite d’autres salariées raconter des histoires similaires et estime avoir vu sa promotion bloquée sans justification.

« Une enquête urgente »

Face à ces accusations, le patron et fondateur de la plate-forme, Travis Kalanick, avait immédiatement annoncé une « enquête urgente ». Il précise qu’Eric Holder et une avocate du cabinet Covington & Burling vont procéder à « un examen indépendant des problèmes spécifiques liés à l’environnement de travail soulevés par Susan Fowler, ainsi que plus généralement sur la diversité et l’inclusion (sociale) chez Uber ».

D’après l’ancienne salariée, la part des femmes dans le service est passée de 25 % à 3 % entre son arrivée et son départ. Travis Kalanick dit pour sa part que le taux de 15,1 % de femmes dans les fonctions d’ingénierie, de gestion de produit et scientifiques « n’a pas changé substantiellement sur l’année écoulée ».

L’affaire relance le débat sur le sexisme supposé de la Silicon Valley, régulièrement critiquée pour son manque de diversité sociale. Comme les noirs et les hispaniques, les femmes sont sous-représentées parmi ses salariés du secteur technologique.