Donald Trump a visité le musée de l’histoire afro-américaine de Washington, mardi. Il a appelé à combattre « le sectarisme, l’intolérance et la haine sous toutes ses formes ». | SAUL LOEB / AFP

MARDI 21 FÉVRIER

Les clandestins qui bénéficiaient de l’indulgence des autorités américaines sous l’administration Obama ont été prévenus : presque aucun n’est désormais à l’abri, selon de nouvelles consignes édictées par le gouvernement du président Donald Trump, mardi 21 février.

Concrétisant un décret du 25 janvier, le département de la sécurité intérieure a autorisé mardi les agents d’immigration et de douane à interpeller la plupart des personnes en situation irrégulière qu’ils rencontreraient dans l’exercice de leurs fonctions, ne faisant une exception explicite que pour les sans-papiers arrivés enfants sur le territoire, surnommés les « Dreamers », qui ont obtenu un permis temporaire grâce au programme Daca (créé en 2012 par Barack Obama).

La nouvelle a intensifié les craintes des immigrés sans papiers. Des cas récents d’arrestations en pleine rue ont semé le trouble parmi ceux qui s’estimaient jusqu’à présent à l’abri d’une expulsion. Mardi, un Mexicain s’est suicidé quelques minutes seulement après avoir été expulsé des Etats-Unis, se jetant du haut d’un pont à Tijuana, tout près de la frontière.

Alors que Barack Obama avait prescrit d’arrêter en priorité les personnes venant de traverser la frontière ou condamnées pour des crimes ou délits graves, il sera désormais laissé à la libre appréciation des fonctionnaires l’évaluation du danger posé par un étranger à l’ordre public ou à la sécurité nationale. Les personnes poursuivies pour des délits mais pas condamnées, ou ayant obtenu des aides publiques frauduleusement, sont spécialement ciblées. La procédure d’expulsion accélérée, sans passer par la justice, sera élargie à ceux arrivés depuis moins de deux ans (contre deux semaines auparavant).

LE TWEET DU JOUR

Depuis plusieurs semaines, les élus républicains rencontrent des problèmes avec leur auditoire. Ce fut notamment le cas de Jason Chaffetz, représentant de l’Utah à la chambre des représentants, qui a été hué par des centaines de personnes lors d’une réunion publique à Cottonwood Heights le 9 février, la foule lui réclamant de « voter la destitution » de Donald Trump. En réponse à ces incidents, Donald Trump a accusé les militants activistes de venir perturber les réunions publiques : « Les soi-disant publics en colère dans les circonscriptions de certains républicains sont en fait envoyés par des militants activistes, dans de nombreux cas. »

EN BREF

  • Des actes antisémites « horribles et douloureux »

Après avoir esquivé le sujet à deux reprises, Donald Trump a dénoncé mardi 21 février les menaces visant la communauté juive après une série d’incidents contre des centres communautaires. Mettant en avant mardi un message d’unité, le président américain a explicitement condamné la multiplication de fausses alertes à la bombe dans des centres juifs communautaires, qui font l’objet d’une enquête du FBI. « Les menaces antisémites qui visent notre communauté juive (…) sont horribles et douloureuses et sont un triste rappel du travail qui reste à faire pour éliminer la haine et les préjugés », a-t-il déclaré.

  • Milo Yiannopoulos quitte « Breitbart News »

Des propos semblant justifier la pédophilie l’auront finalement fait tomber : Milo Yiannopoulos, grand provocateur, admirateur de Donald Trump et chantre du nationalisme blanc aux Etats-Unis, a annoncé mardi sa démission du très controversé site d’informations Breitbart News. Après avoir résisté à des semaines de controverse, son éditeur, Simon and Schuster, avait aussi annoncé qu’il renonçait à publier un livre autobiographique de Yiannopoulos à paraître en juin, Dangerous.

  • Une visite diplomatique au Mexique

Les ministres américains des affaires étrangères et de l’intérieur, Rex Tillerson et John Kelly, vont rencontrer cette semaine à Mexico le président mexicain Enrique Peña Nieto, a annoncé la diplomatie américaine. Cette visite, prévue mercredi et jeudi, que la diplomatie mexicaine avait en partie annoncée la semaine dernière, permettra aux secrétaires d’Etat et à la sécurité intérieure de discuter avec M. Peña Nieto de « sécurité à la frontière, coopération [policière et judiciaire] et échanges commerciaux », selon un bref communiqué du département d’Etat.

  • Le Trésor appelle le FMI à plus d’honnêteté sur le taux de change

Le nouveau secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a appelé mardi le Fonds monétaire international (FMI) à être « honnête » sur les politiques de taux de change de ses Etats membres, alors que le président Donald Trump accuse la Chine de manipuler sa monnaie. Officiellement investi le 13 février, M. Mnuchin a « souligné son attente que le FMI fournisse une analyse franche et honnête des politiques de taux de change des Etats membres », lors d’une conversation téléphonique avec la patronne du FMI, Christine Lagarde. Lors de cette conversation, le nouveau ministre des finances américain a également dit attendre que le FMI fournisse de robustes conseils à ses Etats membres pour qu’ils s’attaquent aux « déséquilibres internationaux ».

  • « La guerre des toilettes » : Trump veut revenir sur la politique d’Obama

La Maison Blanche a laissé entendre mardi qu’elle se préparait à faire marche arrière sur la position adoptée par l’ancien président Barack Obama concernant les personnes transgenres et les W.-C. auxquels elles doivent avoir accès. L’ancien gouvernement dirigé par M. Obama avait émis une circulaire demandant au système public de l’éducation de laisser les élèves utiliser les toilettes et les vestiaires sportifs selon le sexe auquel ils s’identifient, et non selon leur sexe de naissance.

Mardi, Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche, a annoncé que le gouvernement travaillait à de nouvelles directives concernant les personnes transgenres. « C’est une question sur laquelle se penchent les ministères de la justice et de l’éducation », a déclaré M. Spicer. « C’est une question qui concerne les Etats. »