Uber organise, mercredi 22 février, une première réunion avec les représentants de chauffeurs VTC dans le but de lancer la mise en œuvre d’une commission de soutien aux chauffeurs en difficulté. | GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Après des mois de tensions, des manifestations et une médiation, l’intersyndicale VTC (UNSA, CFDT, Capa-VTC, Actif-VTC, UDCF) a rendez-vous mercredi 22 février avec Uber pour lancer un dispositif de soutien aux chauffeurs en difficulté. Cette initiative, annoncée au début de février par l’entreprise à l’issue de la médiation entre plates-formes et chauffeurs de VTC, consitute « un pas », « une avancée » saluée aussi bien par le médiateur, Jacques Rapoport, que par la plupart des syndicats de chauffeurs.

Si Uber a proposé un dispositif pour aider ses chauffeurs partenaires en difficulté, « c’est bien qu’il y a un problème », « c’est déjà une avancée », explique M. Gnaore. Il y voit « une commission pilote pour le secteur » du fait du poids prédominant d’Uber.

Cependant, les syndicats et associations de VTC ont prévenu Uber dans un courrier – que seule l’UNSA VTC n’a pas signé –, qu’ils allaient « utiliser » ce rendez-vous de mercredi pour aborder « les questions restées sans réponses ». « Ce sera une négociation », expliquent Fred Gnaore (UDCF) et Yazid Sekhri (CFDT).

« Paupérisation » des chauffeurs

Associations et syndicats de VTC dénoncent la dégradation des revenus des chauffeurs, très faibles au regard du volume d’heures travaillées, accusant Uber d’être responsable de leur « paupérisation ». Depuis l’automne 2015, l’entreprise a abaissé les tarifs des courses et porté à 25 % sa commission.

Le porte-parole du groupe, Grégoire Kopp, a néanmoins assuré que « si les représentants de chauffeurs présents souhaitaient aborder d’autres points, ils le pourraient bien évidemment. Uber est disposé à parler de tous les sujets ». Pour autant, la plate-forme n’entend pas relever ses tarifs. « Notre politique tarifaire n’est pas en cause », assurait M. Kopp lundi dans une interview à Libération. En « gérant mieux leurs charges », les chauffeurs pourraient économiser 1 250 euros par mois, assure-t-il.

Uber propose donc d’aider les chauffeurs à diminuer leurs charges. Pour ceux qui n’arriveraient pas à « un niveau de rentabilité suffisant » en étant connectés au moins quarante heures par semaine, une aide transitoire sera attribuée « au cas par cas », précise-t-il, sans la chiffrer ni reprendre le chiffre d’affaires de 21 euros brut horaire cité par le médiateur dans son rapport.

Si malgré les promesses d’agir des plates-formes, « des situations de déséquilibre financier » persistaient, le médiateur Jacques Rapoport a recommandé à l’Etat d’être « prêt à fixer un tarif minimal payé par les plates-formes aux chauffeurs », c’est-à-dire un barème horokilométrique minimal, comme pour les taxis.

Pour la CFDT, « Uber a tout intérêt à saisir la main tendue ». A défaut de « véritables » négociations, le syndicat menace d’engager à son tour des procédures pour requalifier les chauffeurs en salariés. Une épée de Damoclès pour le groupe, visé déjà par des poursuites de l’Urssaf.

Qui sont les chauffeurs Uber ?