Emmanuel Macron s’engage, s’il est élu à la présidence de la République, à réduire la dépense publique française de trois points de PIB en cinq ans, soit 60 milliards d’euros d’économies par rapport à la hausse spontanée de ces dépenses. Dans une interview publiée vendredi par Les Echos, il annonce parallèlement un plan d’investissements publics de 50 milliards d’euros durant son quinquennat pour mettre en place un « nouveau modèle de croissance ».

« Je vise d’abord 25 milliards d’économies sur la sphère sociale, détaille M. Macron. Cela passe par 15 milliards sur l’Assurance-maladie, avec une progression des dépenses contenue à 2,3 % par an. C’est tout à fait tenable. (...) Ensuite, je réaliserai 10 milliards d’euros d’économies sur l’Assurance-chômage grâce aux réformes structurelles. Le taux de chômage peut raisonnablement atteindre 7 % en 2022. »

En ce qui concerne son plan d’investissements, M. Macron explique que « sur ces 50 milliards, 15 milliards seront consacrés aux compétences et qualifications des Français avec un plan de formation ambitieux des jeunes et des demandeurs d’emploi. 15 milliards seront consacrés à la transition écologique et énergétique, y compris en accompagnant, comme à Fessenheim, les territoires ». Il ajoute qu’il y aura d’« autres priorités : la modernisation des administrations publiques (numérisation), l’agriculture, les transports locaux, et la santé ».

Il prévoit aussi une baisse nette de 20 milliards d’euros des prélèvements obligatoires pendant le quinquennat.

Réduction de 120 000 postes de fonctionnaire

Il s’engage cependant à respecter l’engagement européen de la France de limiter ses déficits publics à 3 % du PIB et à faire en sorte qu’ils représentent 2,9 % du PIB en 2017.

L’ancien ministre de l’économie de François Hollande, qui a reçu mercredi le soutien du président du MoDem, François Bayrou, table sur des prévisions de croissance prudentes, de 1,4 % en 2017 à 1,8 % en 2022.

S’il est élu, M. Macron prévoit également de réduire de 120 000 le nombre de postes de fonctionnaire en cinq ans, par non-renouvellement des départs, dont 70 000 dans les collectivités locales. « Je fixerai l’effort budgétaire en début de période, en définissant des priorités, et chaque ministre devra les décliner en rendant des comptes. Je veux aussi impliquer directement les parlementaires dans cet exercice, souligne-t-il. En contrepartie, je donnerai aux ministres une vraie latitude politique. Je ne les garderai pas s’ils ne mettent pas en œuvre les économies. »