Francois Bayrou et Emmanuel Macron se sont entretenus pendant plus d’une heure jeudi 23 février dans un restaurant du 16e arrondissement de Paris. | JACQUES DEMARTHON / AFP

Au lendemain de la conférence de presse de François Bayrou, le maire de Pau et Emmanuel Macron se sont rencontrés, jeudi 23 février, durant plus d’une heure dans un restaurant du 16e arrondissement de Paris. A l’issue de cette entrevue, le président du MoDem a dit qu’il allait « tout faire pour aider » le candidat d’En marche ! dans sa campagne présidentielle.

« On n’a pas parlé d’intérêts partisans, on n’a pas eu de négociation, on n’a pas passé son temps à échanger. C’est pas : j’achète, tu vends. Rien de tout ça », a assuré M. Bayrou.

M. Macron « peut naturellement rassembler autour de lui en respectant les différences, les identités, les histoires de ceux qui veulent participer à cet espoir », a poursuivi le maire de Pau. De son côté, l’ancien ministre de l’économie a salué ce « rassemblement des progressistes qui dépasse les clivages ».

« Il faut aller au-delà des guerres de chapelle. Je pense que cette alliance est la condition d’un rassemblement plus large que nous portons. C’est aussi un renouvellement de la vie politique. Nous avons parlé du fond, du projet que je présenterai la semaine prochaine notamment sur le travail et la moralisation de la vie politique. »

Alliance sous conditions

La veille, François Bayrou, au cours d’une conférence de presse très attendue, au siège du MoDem, avait annoncé sa non-candidature et sa volonté de proposer une alliance sous conditions à Emmanuel Macron. « Il faut changer les choses et le faire d’urgence. Unissons nos forces. C’est sans doute un geste d’abnégation et un geste d’espoir pour notre pays », avait-il alors affirmé. Le maire de Pau avait toutefois réclamé que le « programme présenté par Macron comporte une loi de moralisation de la vie publique, notamment sur la lutte contre les conflits d’intérêts ».

Il a demandé également une « véritable alternance, un vrai changement des pratiques et non pas un recyclage des pratiques anciennes ». Ainsi que l’introduction de la proportionnelle aux élections législatives.

« Il faut un changement pour notre démocratie pour que le pluralisme soit enfin respecté au sein de notre vie publique et au sein du Parlement. Je n’accepte pas que les deux tiers des Français n’aient aucune représentation. »

Dans la foulée de cette annonce, Emmanuel Macron avait annoncé à l’Agence France-Presse qu’il « acceptait l’alliance proposée par François Bayrou » et qu’il voyait dans cette proposition « un tournant de la campagne » mais aussi « de la vie politique ».