Le chef de la police malaisienne, Khalid Abu Bakar, lors d’une conférence de presse à Kuala Lumpur, le 22 février. | MANAN VATSYAYANA / AFP

La police malaisienne a annoncé, vendredi 24 février, avoir identifié un puissant agent neurotoxique, le VX – sans goût ni odeur mais listé dans la Convention sur l’interdiction des armes chimiques –, sur le visage de Kim Jong-nam, demi-frère du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, assassiné le 13 février, à l’aéroport de Kuala Lumpur.

Le 23 février, la police malaisienne a demandé à interroger trois ressortissants nord-coréens toujours présents à Kuala Lumpur, dont Hyon Kwang-song, deuxième secrétaire de l’ambassade nord-coréenne, et un employé de la compagnie aérienne Air Koryo. Le chef de la police malaisienne, Khalid Abu Bakar, a évoqué la difficulté d’approcher les suspects en raison des règles d’immunité diplomatique. Il a par ailleurs fait état d’une tentative d’effraction à la morgue de l’hôpital où repose M. Kim

Répétitions

Kuala Lumpur a demandé à Interpol de lancer une alerte visant quatre Nord-Coréens ayant quitté la Malaisie le jour de l’agression. Ce sont eux qui auraient remis le VX aux deux auteures de l’agression, une Vietnamienne, Doan Thi Huong, et une Indonésienne, Siti Aishah. Ces deux femmes ont été arrêtées, de même qu’un autre Nord-Coréen, Ri Jong-chol, qui, précise la police, travaillait pour Tombo, une entreprise du secteur médical.

D’après M. Khalid, des répétitions avaient eu lieu dans deux centres commerciaux de Kuala Lumpur. Ces préparations, et le fait que les deux femmes se soient lavé les mains après avoir agressé M. Kim, contrediraient les allégations de celles-ci selon lesquelles elles croyaient participer à une émission de caméra cachée.

M. Khalid a par ailleurs souligné que ses services menaient une enquête « objective et équilibrée ». Il répondait ainsi aux critiques de Pyongyang. Citant un communiqué signé par une commission de juristes nord-coréens, l’agence officielle KCNA a attribué à la Malaisie l’entière responsabilité de la mort de M. Kim. Le document ne cite pas nommément Kim Jong-nam et se contente de parler d’un « citoyen de la République populaire et démocratique de Corée » (RPDC).

KCNA accuse la Corée du Sud d’avoir « alimenté de folles rumeurs » pour faire croire à la responsabilité de Pyongyang dans cette affaire qui pourrait avoir de graves conséquences sur ses relations avec la Malaisie, l’un des rares pays à entretenir des relations diplomatiques avec la RPDC.