Ni embellie, ni dégradation. Au mois de janvier, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) est resté pratiquement stable, d’après les chiffres publiés, vendredi, par le ministère du travail et par Pôle emploi : cet indicateur progresse de 800 en métropole, pour atteindre près de 3,468 millions (3,724 millions en incluant les outre-mer). Il faut remonter à juillet 2015 pour retrouver une variation aussi faible (+400). Sur le plan statistique, c’est une sorte de non-événement, qui fait suite à la forte hausse mesurée en décembre 2016 (+26 100).

La tendance reste toutefois « favorable », aux yeux la ministre du travail, Myriam El Khomri, puisque les personnes inscrites à Pôle emploi, et relevant de la catégorie A, ont diminué de 9 100, au cours des trois derniers mois. Le sort des moins de 25 ans, à la recherche d’un travail, s’améliore très légèrement puisque leurs effectifs ont reflué de 0,3 %, le mois dernier (-1,7 % sur le trimestre écoulé). Même chose pour les chômeurs de longue durée, c’est-à-dire ceux qui prospectent un poste depuis au moins un an ; mais il s’agit, là encore, d’évolutions aussi épaisses qu’un trait de crayon (-1 100 en métropole).

Constats préoccupants pour les plus de 50 ans

Les résultats s’avèrent décevants si on élargit la focale aux demandeurs d’emplois qui ont exercé une activité réduite (catégories B et C) : ajoutés à ceux de la catégorie A, ils forment un ensemble colossal de quelque 5,486 millions de personnes en France métropolitaine, en augmentation de 0,4 % sur un mois et de 0,5 % sur une année. Les constats s’avèrent également préoccupants pour les chômeurs 50 ans et plus : leur nombre (dans la catégorie A) enregistre une hausse de 0,6 % dans l’Hexagone (+2,8 % en un an).

Tout se passe comme si le reflux du chômage, observé en 2016 (-107 400 pour la catégorie A), marquait un coup d’arrêt. Certains indicateurs pouvaient laisser craindre une poursuite de la hausse relevée le mois dernier. D’après l’Acoss, la caisse nationale du réseau des Urssaf, le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) a reculé de 3,4 %, en janvier, alors qu’il s’était accru en novembre (+1,3 %) et en décembre (1,4 %). Le phénomène est particulièrement net dans l’industrie (-13,1 %) et peut être analysé « comme un contrecoup à la forte hausse qu’a enregistrée ce secteur en novembre et décembre 2016 », d’après l’Acoss.

Et ensuite ? L’Insee, dans sa dernière note de conjoncture diffusée à la mi-décembre 2016, table sur une progression, au premier semestre, des créations d’emplois qui serait supérieure à l’afflux de nouveaux entrants sur le marché du travail. Du même coup, le taux de chômage diminuerait à nouveau, pour redescendre à 9,5 % en métropole (9,8 %, en intégrant les outre-mer).