Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits humains a jugé, vendredi 24 février, insuffisante et « inacceptable » la condamnation à dix-huit mois de prison d’un soldat israélien, Elor Azaria, pour avoir achevé un assaillant palestinien, estimant qu’il s’agissait d’une « apparente exécution extrajudiciaire ».

Une peine de dix-huit mois « pour une violation des droits humains aussi grave est inacceptable », a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse.

« Nous sommes profondément troublés par la peine trop clémente prononcée » par le tribunal à l’encontre de ce soldat « condamné pour avoir tué illégalement un soldat palestinien lors d’une apparente exécution extrajudiciaire d’un homme non armé qui ne représentait clairement aucun danger, a-t-elle dit. Cette affaire risque de renforcer la culture de l’impunité ».

Dénonciation de Liberman

Le ministre de la défense israélien, le nationaliste Avigdor Lieberman, a dénoncé la position du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits humains, estimant que « l’échelle morale » de l’organisation était « tordue ».

« Une balle qu’a tirée Azaria sur un terroriste est plus grave que les millions de balles qui tuent des innocents en Syrie, en Libye, en Irak et au Yémen, a-t-il écrit sur sa page Facebook. Comme d’habitude il s’agit du Haut-Commissariat pour la haine d’Israël et pas du Haut-Commissariat aux droits humains. »

Le soldat Elor Azaria, qui a aussi la nationalité française, a été condamné mardi pour homicide par un tribunal militaire israélien. Le soldat encourait vingt ans de prison. Il avait été filmé en mars 2016 par un militant propalestinien alors qu’il tirait une balle dans la tête d’Abdel Fattah Al-Sharif à Hébron, en Cisjordanie occupée.

Le Palestinien venait d’attaquer des soldats au couteau. Atteint par des balles, il gisait au sol, apparemment hors d’état de nuire. La vidéo s’était propagée sur les réseaux sociaux.

Plus de deux cents Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes depuis le début de la recrudescence des violences en Cisjordanie, en septembre 2015, mais le soldat Azaria est « le seul membre des forces de sécurité israéliennes à avoir été traduit en justice pour meurtre », a déploré Mme Shamdasani.