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Jacques vendroux dans les locaux de France Bleu en 2017 | Christophe Abramovitz

Imagine-t-on Charles de Gaulle en short et en crampons ? Pas vraiment. Mais son petit-neveu, Jacques Vendroux, emblématique patron des sports de Radio France, 70 ans l’an prochain, se rappelle que le chef d’Etat, dans l’intimité de la Boisserie à Colombey-les-Deux-Eglises, évoquait souvent le Tour de France. Le 16 juillet 1960, le ­peloton s’est même arrêté à ­Colombey. « De Gaulle voulait juste être dans le public et voir passer les coureurs. Lorsqu’ils se sont arrêtés pour le saluer, il en était gêné. Outre le Tour, il était aussi passionné par le Tournoi des cinq nations et appréciait beaucoup Roger Couderc », se rappelle son petit-neveu.

Entre ses racines familiales et sa longue carrière journalistique, Jacques Vendroux fréquente les responsables politiques depuis des décennies. « Les politiciens d’aujourd’hui sont beaucoup plus intéressés par le sport qu’aupa­ravant. Mais Chaban était un grand sportif, Pompidou aimait le rugby, Mitterrand a assisté avec un certain plaisir à quatorze finales de Coupe de France de football », souligne le patron des sports, qui, le 16 avril, soit une semaine avant le premier tour de la présidentielle, réunira dans le studio de « Stade Bleu », son émission dominicale, quatre éditorialistes politiques pour évoquer les passions sportives présidentielles.

Beaucoup d’émotion

En attendant, toujours dans le cadre de « Stade Bleu », Jacques Vendroux finalise un projet ambitieux : faire parler de sport durant une trentaine de minutes les candidats à la prochaine présidentielle, chaque dimanche en fin d’après-midi, du 26 février à la mi-avril. L’idée est venue d’Eric Revel, le nouveau patron de France Bleu, passionné de sport, qui a lancé ce défi à Jacques Vendroux. Ce dernier, qui a gardé l’enthousiasme d’un jeune reporter, s’est lancé dans la bataille : « Je suis d’abord allé voir les journalistes du service politique d’Inter et d’Info pour leur demander quelques coordonnées. J’ai ensuite envoyé mes demandes par SMS. Le premier à me répondre a été Hamon. Puis Macron m’a donné son accord. J’ai eu plus de mal à fixer un rendez-vous avec Marine Le Pen, son entourage m’ayant précisé que les médias du monde entier réclament des entretiens avec elle. ­Mélenchon, Jadot, Dupont-Aignan ont joué le jeu. Reste François Fillon, que je connais personnellement, qui est tout à fait d’accord pour participer mais qui, pour des raisons évidentes, a vu son emploi du temps sérieusement bousculé ces derniers temps. Pas ­facile de le coincer… »

Un maillot de numéro 10 à leur nom

Afin de faire gagner du temps aux candidats, Jacques Vendroux ne les fait pas venir à la Maison de la radio mais se déplace pour les interviewer, dans leur quartier général ou chez eux. Il les interroge sur leurs passions sportives, leurs projets en matière d’éducation physique, la nécessité (ou non) pour la France d’organiser de grandes compétitions. Les propos sont souvent émouvants. Comme si le souvenir d’émotions sportives ­libérait des paroles trop corsetées.

Et chez certains, comme Benoît Hamon ou Yannick Jadot par exemple, la culture footballistique impressionne. A chacun des candidats, Jacques Vendroux offrira un maillot siglé du numéro 10, meneur de jeu oblige. On croit savoir que Benoît Hamon héritera d’un maillot du Stade brestois, Marine Le Pen de la tunique sang et or du RC Lens, Emmanuel ­Macron de celle de l’US Touquet. Très demandé par des candidats bercés par les exploits des Verts de la grande époque, le maillot de l’AS Saint-Etienne devrait être offert à Jean-Luc Mélenchon, Yannick ­Jadot, Nicolas Dupont-Aignan et peut-être François Fillon. Premier entretien programmé dimanche 26 février : Emmanuel Macron.

« Stade Bleu », dimanche 26 février, de 19 heures à 19 h 30, sur France Bleu.