Documentaire samedi 25 à 21 h 30 sur Public Sénat

Benoît Hamon | Sébastien Robert/EPP pour Public Sénat

Six mois dans la vie d’un homme. Sans voix off ni commentaire. De janvier à juin 2012, le réalisateur Maxime Carsel a suivi Benoît Hamon. A l’époque, le Breton, âgé de 44 ans, n’est pas encore en première ligne. Mais, au fur et à mesure que défilent les images, on devine, derrière les sourires et les bons mots d’un responsable politique accessible, une ambition réelle.

Faire élire François Hollande puis être élu député de la 11e circonscription des Yvelines : celui qui n’est encore que porte-parole du PS sait ce qu’il veut. De la rue de Solférino aux marchés de Trappes, Hamon se démène avec humour, ténacité, sans rien lâcher. « Avec Benoît Hamon, tout est dans l’instant : il faut le suivre, car il ne vous attendra pas », résume le réalisateur. A l’issue du premier tour de la présidentielle, Hollande obtient plus de 49 % des voix à ­Trappes, Sarkozy moins de 13 %. Hamon laisse éclater sa joie : « C’est bon, ça ! Tout le monde devrait habiter à Trappes. Les Trappistes, c’est l’honneur de la France. »

« J’ai une image dure »

Une fois Hollande à l’Elysée, il faut faire campagne pour être élu ­député. Là encore, la ténacité ­d’Hamon saute aux yeux. Déplacements multiples, discours, porte-à-porte : celui qui a été nommé ministre délégué à l’économie ­sociale et solidaire continue de faire le job. Devant des élus locaux de l’Hérault, il lance : « Je suis fils d’ouvrier. C’est un honneur pour moi d’avoir été nommé dans ce gouvernement. Je mesure le ­chemin parcouru… » Plus tard, il avouera : « Je sais que j’ai une image dure. J’ai été porte-parole du PS à une époque où la droite était dure. Il fallait cogner ! »

Le mérite de ce documentaire est de suivre au plus près un responsable politique en campagne. Hamon est accessible mais pudique. Sa vie familiale n’apparaît pas. « Tout a été prévu pour que la technique se fasse oublier. Les images sont dans le mouvement et donnent en permanence une ambiance en alerte », indique Maxime Carsel. A l’écran, cela permet de plonger au cœur d’une action politique. Et de suivre celui qui, entre deux gorgées de bière bues au goulot lors d’un déplacement dans les Ardennes, avouait, en 2012 : « Comment j’ai fait pour en arriver là ? Ne rien lâcher, ­toujours rester à gauche ! »

La Méthode Hamon, chroniques d’une victoire annoncée, de Maxime Carsel (France, 2017, 60 min).