François Fillon en visite à Meaux, aux côtés de Jean-François Copé, le 27 février. | LIONEL BONAVENTURE / AFP

François Fillon persiste et signe. Après avoir accusé le gouvernement de laisser « se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile », le candidat de la droite à la présidentielle a dénoncé lundi 27 février la « passivité » du gouvernement face à des « violences » survenues en marge de la campagne.

En déplacement à Meaux, aux côtés de Jean-François Copé, il a fait référence aux cars transportant des militants du Front national pris pour cible ce week-end à Nantes, où se tenait un meeting de Marine Le Pen :

« Les événements qui se sont produits à Nantes samedi et dimanche sont inacceptables. Je combats le Front national de toutes mes forces, mais je ne peux pas accepter que des autocars soient pris d’assaut sur l’autoroute comme si on était au far west. J’ai déjà alerté Bernard Cazeneuve plusieurs fois sur la passivité du gouvernement face à ces violences. Passivité en Seine-Saint-Denis ces dernières semaines, passivité à Paris quand des lycées ont été bloqués il y a quelques jours. »

Des propos « pas responsables » pour Cazeneuve

M. Fillon a souligné que le premier ministre Bernard Cazeneuve avait la « responsabilité » de « veiller à ce que l’élection présidentielle se déroule dans un climat de sérénité ». « C’est un enjeu démocratique. Les Français doivent pouvoir débattre des projets, choisir leur candidat, dans un climat qui ne peut pas être un climat de violence », a insisté le candidat.

Plus tôt, M. Cazeneuve avait « regretté » les propos de M. Fillon sur le « climat de quasi-guerre civile », jugeant qu’il s’agissait là d’une accusation n’étant « tout simplement pas responsable ». « La politique appelle, y compris pendant une période électorale, une dignité, une hauteur de vue et une exigence de vérité », a déclaré le chef du gouvernement lors d’une visite au Salon de l’agriculture.

Le ministre de la justice, Jean-Jacques Urvoas, est allé plus loin. Citant François Mitterrand, il a dénoncé des « excès de langages », « procédés coutumiers de ceux qui veulent faire diversion » :

« Franchement, quasi-guerre civile… Hier il nous disait coup d’Etat institutionnel, et demain il nous dit quoi ? Extermination des programmes ? Holocauste des candidats ? »