Point de distribution d’eau potable du village de Tsararano, sur l’île de Mayotte, le 27 décembre 2016. | ORNELLA LAMBERTI / AFP

Rotations de navires-citernes venus de La Réunion, lancement de forages, construction d’une usine de désalinisation et création d’une troisième retenue collinaire : la ministre des outre-mer, Ericka Bareigts, a signé, lundi 27 février, un plan d’urgence pour lutter contre la pénurie d’eau à Mayotte, dans l’océan Indien.

Des mesures de rationnement draconiennes sont en place depuis décembre 2016 dans le sud et le centre de l’île pour faire face à la pénurie. Les habitants sont alimentés en eau seulement un jour sur trois. La ministre a annoncé un assouplissement, avec une distribution un jour sur deux, à la suite de pluies salvatrices durant le week-end.

Sécheresse persistante

La sécheresse sévit depuis la mi-décembre dans le 101e département français, en raison du retard de la saison des pluies. Un problème récurrent, les ressources en eau douce venant régulièrement à manquer sur ce territoire où la pression démographique est forte.

Une rotation de navires-citernes sera mise en place dès la mi-2017 pour apporter jusqu’à 500 000 m3 d’eau. L’objectif est approvisionner les retenues collinaires en prévision de la prochaine saison sèche, prévue à partir de juin. Quatre forages seront réhabilités à partir d’août.

Mesures à long terme

A plus long terme, quatre autres forages qui avaient été abandonnés seront réhabilités, la digue de Combani sera rehaussée d’un mètre, et une usine de désalinisation sera construite dans un délai maximal de dix-huit mois.

Enfin, une troisième retenue collinaire sera réalisée à Ourovéni, dans le Centre, d’ici à la fin 2020.

5,5 millions d’euros

Le ministère mobilise 5,5 millions d’euros du fonds exceptionnel d’investissement. Signé par le Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte, l’Agence française de développement et la Caisse des dépôts et consignations (CDC), le plan sera aussi financé par des crédits du contrat de plan Etat-région, des crédits européens, et un emprunt de 46 millions contractualisé avec la CDC.