Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se prononcer, mardi 27 février, sur un projet de résolution sanctionnant Damas pour l’usage d’armes chimiques contre la population civile. S’il était accepté, le texte imposerait une interdiction de voyager et gèlerait les avoirs de onze Syriens, principalement des responsables militaires, et dix organismes. Seraient en outre prohibés la vente, la fourniture ou le transfert à l’armée et au gouvernement d’hélicoptères et d’autres matériels.

La Russie, alliée de Bachar Al-Assad, a promis vendredi d’opposer son veto à ce projet. Pour être adopté, le texte doit rassembler neuf votes en sa faveur et ne déclencher aucun veto des membres permanents – Chine, Etats-Unis, Russie, France et Royaume-Uni. La réunion de l’exécutif onusien promet donc d’opposer Moscou à Washington, Paris et Londres. La Russie a opposé son veto à six résolutions sur la Syrie depuis le début du conflit en 2011. La Chine s’est jointe à Moscou lors de cinq de ces votes. La position de Pékin, mardi, reste incertaine.

« Un message fort et clair »

Le texte a été préparé par Paris et Londres dans le sillage de la publication des conclusions de la mission d’enquête conjointe de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Cette dernière a conclu, en octobre, que le régime syrien avait mené au moins trois attaques avec des armes chimiques en 2014 et 2015. Les enquêteurs avaient déterminé que les djihadistes du groupe Etat islamique avaient eux aussi utilisé de l’agent moutarde en 2015.

La Syrie nie avoir utilisé des armes chimiques dans ce conflit qui a fait plus de 300 000 morts depuis 2011. L’ambassadeur adjoint russe auprès des Nations unies, Vladimir Safronkov, avait dénoncé vendredi une mesure « à sens unique », basée sur des preuves « insuffisantes ». Lundi, son homologue britannique, Matthew Rycroft, a estimé que le Conseil de sécurité devait envoyer « un message fort et clair, que la communauté internationale est sérieuse pour empêcher l’usage de ces armes abominables ».

A Genève, les négociations intersyriennes menées sous l’égide des Nations unies ont repris la semaine dernière après dix mois d’interruption.