Les attaques de deux commissariats sont survenues pendant le 25e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, qui attire des dizaines de milliers de cinéphiles dans la capitale. | ISSOUF SANOGO / AFP

Deux commissariats situés dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière avec le Mali, ont été les cibles d’attaques dans la nuit du lundi 27 au mardi 28 février. Ces offensives se sont déroulées à Barabulé et Tongomaël, dans la province du Soum, a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) le ministre de la sécurité, Simon Compaoré. Aucun bilan n’a été communiqué.

Deux sources sécuritaires ont parlé d’une opération « djihadiste ». Une autre, sous couvert de l’anonymat, a expliqué que l’attaque à Barabulé était l’œuvre d’une « dizaine de djihadistes arrivés sur six motos ».

« On se demande si c’est une diversion »

Joint par l’AFP, Mohamed Dah, haut commissaire de la région, a affirmé que « les attaques ont eu lieu quasi simultanément, mais les tirs à Barabue ont été plus intenses qu’à Tongomaël. Les tirs ont cessé, mais les assaillants ne sont toujours pas partis. Un renfort militaire a été envoyé sur les lieux ». « On se demande si c’est une diversion, afin de mobiliser des forces de sécurité pour attaquer des cibles plus importantes », a-t-il avoué.

Ces attaques sont survenues pendant le 25e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui attire des dizaines de milliers de cinéphiles, dont de nombreux étrangers, dans la capitale. Le gouvernement avait assuré avoir pris des mesures spéciales pour protéger ce célèbre festival, qui est l’occasion pour le pays de rayonner positivement à travers le continent et le monde.

Attaques régulières depuis 2015

Ces offensives interviennent deux mois après l’offensive qui a coûté la vie à 12 soldats dans le même secteur, traumatisant le pays. Ce raid est le plus meurtrier jamais perpétré contre l’armée au Burkina. Il s’agissait alors de la seconde attaque visant des militaires depuis le début des opérations djihadistes dans le pays. En octobre 2016, la première attaque avait fait six morts – quatre soldats et deux civils, ces dernier ayant été probablement tués par des « tirs amis ».

Frontalier du Mali et du Niger, le nord du Burkina est le théâtre d’attaques régulières depuis 2015. Elles sont surtout concentrées dans le nord du pays, mais le 15 janvier 2016, un commando de trois assaillants a tué 30 personnes et fait 71 blessés en plein cœur de la capitale Ouagadougou. Une attaque revendiquée par le groupe Al-Qaida au Maghreb islamique.