Pas moins de 330 prévenus comparaissent à partir de mercredi 28 février pour leur participation dans la tentative de putsch avortée contre le président turc, Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016. La plupart membres d’une école d’officiers, ils sont poursuivis notamment pour assassinat, « tentative de renversement de l’ordre constitutionnel » et « appartenance à une organisation terroriste ».

Ils risquent chacun plusieurs peines de prison à vie pour des liens présumés avec la tentative de coup d’Etat menée le 15 juillet par une faction de l’armée et imputée par le régime au prédicateur islamiste Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis.

Une salle d’audience spéciale a été construite dans la prison de Sincan près de la capitale, Ankara, pour accueillir jusqu’à 1 558 personnes lors du procès, qui se déroule sous haute sécurité.

44 000 personnes arrêtées

Le premier interrogé, le cadet Abdülkadir Kahraman, a affirmé que la nuit du putsch manqué, les troupes avaient été approvisionnées en munitions après avoir été informées par leur supérieur qu’il y avait eu une attaque terroriste. D’autres accusés ont tenu des propos similaires, notamment Arif Ozan Demir qui a déclaré que son commandant avait demandé aux soldats de « se tenir prêts » en invoquant une attaque.

Le coup d’Etat avorté a été néanmoins sanglant, avec près de 300 morts. Dès le lendemain, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur et au pouvoir depuis 2002) a instauré l’état d’urgence. Une vaste purge des fonctionnaires a été organisée, conduisant au limogeage de 130 000 fonctionnaires.

Quelque 44 000 personnes ont été arrêtées, dont 6 500 militaires et près de 2 500 juges et procureurs.